Ça vous arrive jamais, vous les blogueurs? Le truc qui vous trotte dans la tête et la peur d'oublier le pourquoi? Comment? Hein?
Quelques jours chez une amie, à Villeneuve-Loubet, chouette coin, petite bourgade bien sympa, mais il y a la Marina. J'aimerai la détester, mais bon, je crois que j'aime.
Bon, vite, je suis en train d'oublier...
Enfin, pas vrai ici.
Pas prêt d'oublier. La rencontre d'un contact bien apprécié.
Bien entendu, ça devait bien se passer. Mais je n'avais pas imaginé...
Mon amie qui m’hébergeait a de suite accepté d'organiser la rencontre avec Pascal que je côtoie depuis au moins cinq ans sur la toile.
Et cette amie a aussi son histoire musicale, dessinatrice elle a fréquenté la bande de Ramon Pipin pour les costumes de scène de Odeurs. (Et aussi Jérome Savary pour le même talent)
Imaginez le dialogue qui s'installe, en plus de ce que partagions sur nos blogs. Un vrai bonheur d'échanges.
Pas un moment de gêne, d'ennui... ça fusait dans tout les sens. Les noms, les expériences, les envies... Même si le temps qui passe fini par l'emporter, nous avons connu là un moment inoubliable. Forget le titre de ce post (Forget = Oublier, histoire d'attirer des anglophones sur mon blog... je commence doucement)
En guise de cadeau, Pascal nous a donné un disque.
Drame à suivre: pas de lecteur de CD à part le PC portable de la maison.
Pascal... Nous avons tenté et abandonné en se promettant de meilleurs conditions.
J'ai déjà connu. L'écoute d'une composition d'un copain, d'un ami ou même d'une connaissance.
Généralement j'espère aimer pour ne pas avoir à hypocritiser mes sentiments.
Bon, je compte bien encore bavarder sur ce sujet, mais avant tout:
003. Pascal Georges & Jean Marc Eyraud - Naïma - Spanimiles
Haaa ouaiii. Quand même. Quelle évocation. Tiens, comme "Caravan" du Duke.
Souvent l'auditeur apporte beaucoup de son vécu dans le ressenti de certains titres, mais parfois, comme ici, c'est la composition qui domine. Il n'y plus qu'à se laisser porter.
Un grand moment d'oubli pour se payer un voyage, destination apaisement.
Attention.
Addictif.
Il y a de quoi être fier. Oui.
Mon amie me connait comme Pantagruellement amoureux de la musique.
Alors elle me pousse ce titre de M. Cohen.
Ecoutez, lisez.
C'est ce qu'elle m'a proposé, pour ensuite me raconter une histoire, moi qui ne suis pas branché commérage vie d'artiste... Mais avant
001. Leonard Cohen - Songs Of Love And Hate - Famous Blue Raincoat
mmffff... le texte en français, si, si, vous allez comprendre, lisez dis je
Famous Blue Raincoat
(Le Fameux Imperméable Bleu)
It's 4 in the morning, the end of December,
Il est 4 heures du matin, fin décembre,
I'm writing you now just to see if you're better.
Je t'écris juste pour savoir si tu vas mieux.
New York is cold but I like where I'm living
Il fait froid à New York mais j'aime bien l'endroit où je vis
There's music on Clinton Street all through the evening.
Il y a de la musique sur Clinton Street durant toute la soirée.
I hear that you're building your little house deep in the desert.
Il paraît que tu construis ta petite maison tout au fond du désert.
You're living for nothing now
Maintenant tu n'as plus de raison de vivre,
I hope you're keeping some kind of record.
J'espère que tu gardes une trace écrite.
Yes, and Jane came by with a lock of your hair,
Oui, et Jane est passée avec une boucle de tes cheveux,
She said that you gave it to her
Elle a dit que tu la lui avais donnée
That night that you planned to go clear.
Cette nuit où tu voulais prendre un nouveau départ.
Did you ever go clear?
As-tu jamais pris un nouveau départ ?
Oh the last time we saw you you looked so much older,
Oh la dernière fois que l'on t'a vu tu avais l'air tellement vieilli,
Your famous blue raincoat was torn at the shoulder.
Ton fameux imperméable bleu était déchiré à l'épaule.
You'd been to a station to meet every train,
Tu étais allé à une gare, attendre n'importe quel train,
And you came home without Lily Marlene,
Et tu es revenu sans Lily Marlène,
And you treated my woman to a flake of your life.
Et tu as donné à ma femme un flocon de ta vie.
And when she came back she was nobody's wife.
Et quand elle est rentrée, elle n'était plus la femme de personne.
Well I see you there with a rose in your teeth,
Et je te revois là, une rose entre les dents,
One more thin gipsy thief.
Encore un maigre voleur de gitan
Well I see Jane's awake:
Ah, je vois que Jane est réveillée :
She sends her regards.
Elle t'envoie son bonjour.
And what can I tell you, my brother, my killer,
Et qu'est-ce que je peux te dire, mon frère, mon assassin,
What can I possibly say?
Qu'est-ce que je peux bien dire ?
I guess that I miss you, I guess I forgive you,
Je suppose que tu me manques, je suppose que je te pardonne,
I'm glad you stood in my way.
Je suis content que tu te sois trouvé sur mon chemin.
If you ever come back here, for Jane or for me,
Si jamais tu repasses par ici, pour Jane ou pour moi,
Well your ennemy's sleeping, and his woman is free.
Eh bien ton ennemi est endormi, et sa femme est libre.
Yes, and thanks for the trouble you took from her eyes
Oui, et merci pour le tracas que tu as enlevé de ses yeux,
I thought it was there for good, so I never tried...
Je croyais qu'il était là pour de bon, alors je n'ai jamais essayé...
Yes, and Jane came by with a lock of your hair
Oui, et Jane est passée avec une boucle de tes cheveux,
She said that you gave it to her
Elle a dit que tu la lui avais donnée
That night that you planned to go clear.
Cette nuit où tu voulais prendre un nouveau départ.
Sincerely, L. Cohen
Amicalement, L. Cohen
Ben quoi?
Mon amie m'a juste expliqué qu'à cette époque, Léonard Cohen était souvent vu avec un vieux imperméable bleu... Et là, ça change tout, du moins l'effet miroir est encore plus bouleversant
Et ma grande satisfaction c'est d'avoir pu lui rendre la monnaie de sa belle pièce. Elle parle Italien, elle adore Léonard Cohen
Alors hop
Bonheur total, je l'ai accrochée. Elle voulait en savoir davantage, plus, encore.
Alors je l'ai repassé pour qu'elle décortique le texte de cette chanson.
Poétique, hermétique, alcoolique... et si touchant et quelle belle langue, mamamia
Ami fragile
Évaporé dans un nuage rouge
dans l'une des nombreuses meurtrières de la nuit
avec un besoin d'attention et d'amour trop fort,
"Si tu m'aimes tu pleures"
pour être partagé,
ça valait la peine de vous amuser les soirs d'été
avec un tout simple "Je me souviens" :
pour vous observer louer un kilo d'herbe
à des paysans retraités et à leur femmes
et offrir à pleines mains des océans
et d'autres d'autres vagues aux marins de service,
jusqu'à découvrir une à une vos cachettes
sans regretter ma crédulité :
parce que dès la première tranchée
j'étais déjà plus curieux que vous,
j'étais beaucoup plus curieux que vous.
Et puis suspendu entre vos "Comment ça va"
étonné par des lieux moins communs mais plus féroces,
du genre : " Comment te sens-tu ami, ami fragile,
si tu veux je pourrai m'occuper de toi une heure par mois"
"Vous le savez que j'ai perdu deux enfants"
"Madame est plutôt du genre distraite."
Et encore abattu par votre courtoisie
à l'heure où l'un de mes rêves,
ballerine de second rang,
agitait pour je ne sais quel avenir
son présent aux seins énormes
et sa césarienne récente,
je me disais 'quelle belle chose qu'au bout de mes doigts
il faille que commence une guitare'.
Et puis assis au milieu de vos au revoir,
je me sentais moins fatigué que vous
j'étais beaucoup moins fatigué que vous.
Je pouvais taquiner le pantalon d'une inconnue
pour la voir écarquiller la bouche.
Je pouvais demander à l'un ou l'autre de mes enfants
de parler mal de moi et à haute voix.
Je pouvais troquer ma guitare et son casque
contre une boite en bois disant nous perdrons.
Je pouvais vous demander le nom de votre chien
le mien ça fait un bout de temps qu'il s'appelle Libre.
Je pouvais engager un cannibale à la journée
pour m'enseigner la distance me séparant des étoiles.
Je pouvais traverser des litres et des litres de corail
pour rejoindre un endroit nommé au revoir.
Et jamais l'idée ne m'a effleuré
que j'étais plus ivre que vous,
que j'étais beaucoup plus ivre que vous.
Allez cadeau ici
002. Fabrizio De André - Fabrizio De André E P.f.m. In Concerto - Cd 1 - Amico Fragile
001. Fabrizio De André - Volume 8 - Amico Fragile
Comme M. Gandolfini, je me paierai bien quelques séances, juste pour avoir la réponse:
Pourquoi cette chanson me fait cet effet, pourquoi arrivé au milieu de ce titre, j'ai comme un manque d'air et de l'humidité qui me monte aux yeux?
004. Kate And Anna McGarrigle - French Record - Cheminant A La Villa
Je vais lancer une collecte.
Bon, ...
RépondreSupprimerTout d'abord merci pour cette tranche de souvenirs qui nous a fait passer de virtuel à bien réel et en effet laisser le temps s'écouler de façon passionnée, à table, quoi de mieux, entre personnes avisées, rien de tel et avec le complément vinicole qui s'imposait.
Il est vrai que je vous ai glissé deux albums...
L'autre existe, c'est juste cela et je ne l'écoute pas, ou plus. Je ne me ferais plus avoir à enregistrer des séances que je laisse à l'oubli sur l'étagère - et j'en ai qq unes...
Celui ci, c'est autre chose, on l'a concocté entre amis et en famille, at home (avec Jean Marc aux guitares mais aussi Cédric en ingé son) et puis il a été masterisé par mon fils aîné, donc c'est une affaire de proches. La pochette c'est Joëlle Eyraud, l'épouse de Jean Marc, bref...
Que tu ais choisi ce titre m'amuse...
Ce n'est pas forcément mon préféré, ce qui prouve bien que l'avis du musicien compte peu une fois que c'est "dans la boite", accepté communément et puis distribué, alors là, chacun peut y faire sa propre histoire.
Ce titre en a une alors je te la livre...
Il y a bien longtemps, alors que je vivais aux alentours de La Tour du Pin et que la vie nous avait fait nous rencontrer quelques personnes devenues très vites amis inséparables, autour du jazz et du Big Band que je dirigeais, en Savoie (Joel et Jacky), on venait de créer un jazz club de La Tour du Pin (!)...
Le genre d'aventure de gamins (ou jeunes adultes) qu'oser en pleine campagne baignée à la batterie fanfare et découvrant le terme d'école de musique (j'y travaillas) se lancer dans un truc pareil.
Le maire, un socialiste verrouillé à la culture selon Lang (émergeant) nous demande de participer à une émission de Radio Isère se déplaçant de villages en villages isérois afin de faire découvrir la (vraie) vie des gens (ça aussi c'était très à la mode)...
Pour lui, montrer qu'il y avait autre chose que du boudin ou des vaches à la Tour du Pin (ou un train) et que , nouvel élu socialiste, il avait le penchant culturel (qu'il avait d'ailleurs étant fort érudit et au demeurant sympathique), ils nous appelle en urgence, récupérant au passage la prof d'accordéon (devenue ensuite l'une de mes meilleures amies et ce, de ce jour) afin de jouer en intermède de ses interviews.
On s'installe, la régie place un micro d'ambiance, Jacky est aux claviers, Joel trompette, moi batterie et on a enchaîné les standards communs du real book, à l'arrache, mais avec conviction.
Preuve : Cette émission aura lancé le jazz club et m'aura permis de créer Frenchic Jazz, un quartet qui aura bcp évolué et changé de personnel par la suite.
Au passage, Radio Isère nous propose, enthousiasmés par cette prestation de venir à Grenoble enregistrer dans leurs studios un album, ce qui fut automatiquement accepté de façon unanime.
Qui dit album nous a mis l'idée de mettre une part de standards véritablement arrangés (on aura joué Angel Eyes entre funk et jazz) mais aussi je me suis collé à écrire deux compositions.
La première était en hommage à Dizz (trompettiste dans le groupe oblige) et la seconde à cette obsession hispanisante Miles/Gil qui elle aussi m'obsédait.
De là ce titre, initialement prévu pour trompette harmon...
suite
SupprimerPuis lors de l'enregistrement Naïma avec les mêmes problématiques et questionnements, finalement, à savoir mettre en un bloc l'essentiel de nos influences qu'elles soient classiques, jazz, pop en cherchant dans nos stocks des compos, j'ai proposé celle ci et vieilles arcades (qui est l'un de mes titres préférés).
On a forcé le trait flamenco à la Di Meola, j'ai pioché chez Coréa pour le solo et le son de lead synthé, on a fait un environnement électro soft carrément rien à voir avec la version originale en groupe, on a déscrtucturé le thème qui est joué à la fin (juste évoqué au début) et puis je me suis souvenu des Yellowjackets qui faisaient un hommage à Miles en singeant sa trompette harmon avec synthé samplé...
y'avait plus qu'à et finalement le retrouver ici, c'est vraiment un honneur, si, si...
merci à toi...
Je reviendrais pour Cohen (ah quelles anecdotes...) et Fabrizio De André qui m'a rappelé... et la dernière, mais il me faut m'y pencher avec respect et attention...
alors, à plus et encore merci.
On remettra ça, of course, à Villeneuve Loubet, ou ailleurs... Finalement le décor quand on parle entre passionnés, ça compte, mais la passion reste...
Et puis, les marinas... je t'en toucherais un sentiment.
Mais chez moi y'a Port grimaud, Port Fréjus... Santa Lucia...
bizs