Quand l’envie me saisit je
plonge dans mon « Buongiorno Pop »
Et cette fois ci, ce n’est pas
la pleine chronique d’un disque qui m’a agrippé, une seule phrase dans un chapitre
générique consacré à la prog Italienne
« certains mélangent pop, cantautorato et prog tel le trop confidentiel Mario Panseri sur son bel album Adolescenza (1973) »
En creusant peu, je lis que l’album
est une interprétation libre d’un court roman de Alberto Moravia : Agostino
C’est que j’adore ces rebonds,
où un livre ouvre l’idée d’une œuvre musicale qui entraine le visionnage d’un
film dont la bande son etc…
Le livre. Un enfant seul avec sa mère séjournent dans une station balnéaire Italienne, ses doux moments privilégiés sont gâchés par la venue d’un Delon attiré par la jeune femme. D’agacement l’enfant s’éloigne pour fréquenter une bande de garnements, plutôt hostiles, qui l’affranchissent sur la relation homme femme. Pressentiment, trouble, agacement, colère : il pense « Je ne suis plus un enfant ». L’auteur nous rappelle qu’il aura encore quelques années à patienter.
On peut lire le livre en spectateur,
s’offrir les scènes comme pour un film de Visconti, s’amuser de la cruauté des
gamins, un peu de compassion tout de même. S’émouvoir des charmes de la jeune femme
habilement décrites par Moravia. On Peut.
On peut aussi s’identifier à l’enfant.
J’ai choisi la première option.
Et la musique ? Eloignons
nous de l’idée de ce que Visconti aurait choisi comme bande son.
La modestie des effets prog, du
cheap qui me ravit, au service d’un chanteur qui laisse le charme de la langue nous
prendre sans oublier un refrain à l’Italienne comme j’aime.
« E Non Sai... »
Et je continue avec un titre
cuivré à la Bill Conti (Italien le Bill !!)
« Al Mare »
Au passage, vous avez entendu de
son de guitare électrique, ce crincrin d’un autre temps, présent dans ces films
des années 70 qui pastichent le rock de cette époque ?
J’ajoute un lien qui permet de
lire ou traduire les textes des chansons. Une belle interprétation du roman, observateur,
proche de l’enfant, comme une tentative de consolation.
https://genius.com/Mario-panseri-e-non-sai-lyrics#primary-album
Una autre pépite 70’s avant de
se quitter. Une dentelle de Bruges un peu jaunie aux dessins si délicats.
« A) Vicino Alla Mamma B)
Delusione »
Avant de se quitter ? Non !
Le final, « Non Sei Più Quel Bambino » la petite touche jazzy, touche
toute aussi modeste que le reste.
Finalement assez peu d’écoutes avant que je ne succombe au charme de ce plat Italien, aucun ingrédient rare mais des compositions dignes des madeleines Proustiennes.
Intéressant. Certes pas un bon disque de rock progressif italien (je ne sais si tu connais le fabuleux dossier de butterboy : https://butterboycompilations.blogspot.com/2023/10/va-z-of-italian-progressive-rock.html ) , me fait pas mal penser côté ballades orgue et guitares à la période rock prog de Nino Ferrer. Sinon un petit côté musique de film ou funk italien dans la lignée d Alex Puddu, un autre grand méconnu.
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