Je vous le raconte comme vécu : matinée où je prends le
train pour rentrer chez moi, debout 6 :00 du matin, une veille au soir
modérément alcoolisé mais couché vers 1 :00. Sommeil rare, réveil pâté
pâteux. Dans le train, TGV, décor grande vitesse. Sous les yeux UNCUT de
Septembre. Un encart attire mon œil pourtant à moitié fermé, un terme anglais
que je comprends intuitif « undercurrent Lynchian unease » au moins un mot que je comprends, suffisant (finalement la traduction ‘mal-être lynchien sous-jacent’)
Pour commencer « Fuck Me Eyes »
Ce qui inspire nos écrivains ces temps ci tourne autour de ces anges brisés.
Et je me laisse donc à écouter le titre suivant.
« Nettles »
Il se passe quelque chose de plus fort, la fatigue, le décor
qui file à toute vitesse, isolement sonore et me voici embarqué. Transporté, le
TGV apporte la vitesse, le titre lui m’élève à une hauteur conséquente, la
pente est pourtant douce mais j’en ai presque le vertige.
Pour les experts ? Est-ce la définition du « sound
design » où le son contribue en priorité à l’émotion dégagée. Mélodie et
rythme en second ?
Cependant, maintenant que j’ai atteint cette hauteur, pas
question de redescendre. Réécouter ? Attendez, je lis une durée Marignane
sur le dernier titre (whouaaaa 15 :15, sur le moment ça m'a fait rire)
« Waco, Texas »
Je reste suspendu à son chant, à ses lèvres. À la fin du
titre, je garde le casque, je m’accroche moi ému à l’émoi. Je ne bouge plus et
je laisse le TGV filer comme si c’était en mon pouvoir de le décider.
De retour chez moi, ces moments passés, je crains de
repasser ces titres pour découvrir la supercherie si il y a. Il y a pas. Comme
pour les amoureux du cocktail Concombre Gin qui pense que le concombre sent le
gin, je me retrouve avec cette impression de vitesse et de hauteur quand je
répète les titres.
Et c’est dans cette bienveillance béate et heureuse que
j’aborde le papier de Sorgual
https://diskobole.blogspot.com/2025/09/ballade-irlandaise.html
Je passe rapidement sur la face Francis Bacon pour
m’attarder et encourager – mon entrain GV aidant – l’écoute de la dame qu’il
présente : Lisa Hannigan, plaisir de retrouver « At Swim »
proposé par Sorgual.
Un commentaire m’interpelle : Lisa chante en duo avec
Damien Rice, sur l’album O. Je réécoute et étoile des titres comme Volcano, Cold
Water et repasse la perle d’émotion qu’est
The
Blower's Daughter (déjà **** of course)
Et nouvelles ****
« Cold Water »
et « Volcano »
J’ai attendu 22 ans pour boucler mon papier sur ces titres
vapeurs légères, si à l’écoute vous levez les yeux au ciel, peut-être de beaux
nuages chantilly en goguette. Si vous en observez un avec de grosses lunettes
de myope, genre Costello 70's, c’est probablement moi de passage pour un hello en
bas.
Comme promis le sombre texte de « Fuck Me Yes » (traduit)
[Couple 1]
[Couple 2]
[Refrain]
[Couplet 3]
...................
[Pont]
Je ne serai jamais ce genre d'ange.
Je ne serai jamais assez gentille avec moi-même.
Je ne lui en voudrai jamais d'avoir essayé.
Mais je ne serai jamais ce genre d'ange.
Qu'il verrait.
[Refrain]
Elle n'a peur de rien, sauf du siège passager
D'un vieux camion dans un parking sombre (parking sombre, parking sombre).
Elle essaie juste de se sentir bien en ce moment (bien en ce moment).
Maintenant, oh-oh.
[Outro]
Elle se déplace vraiment partout en ville.
Elle se déplace vraiment partout en ville.
Drôle de personnage complexe que Hayden Silas Anhedönia (Ethel Cain) dont la vie étrange (autisme révélé à l'âge adulte, homosexualité revendiquée à 12 ans, foi Baptiste du Sud, politique et engagée) qui propose cette musique si douce enveloppante avec des paroles si terribles ... J'adore.
RépondreSupprimerZut moi qui voulait me garder Damien Rice pour plus tard, va falloir au moins que j'écoute celui là...
Et merci pour le ping pong.
Alors pour me mettre dans ton blog roll, il faut ...
Je ne sais pourquoi, Waco, Texas, la belle et interminable ballade me fait penser à Kate Bush que j'écoute de suite. Mystère des vieux rouages de mon cerveau très primaire.
RépondreSupprimer