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mercredi 10 septembre 2025

Ethel Cain "Willoughby Tucker, I'll Always Love You" & Damien Rice "O" en toute béatitude

 


Je vous le raconte comme vécu : matinée où je prends le train pour rentrer chez moi, debout 6 :00 du matin, une veille au soir modérément alcoolisé mais couché vers 1 :00. Sommeil rare, réveil pâté pâteux. Dans le train, TGV, décor grande vitesse. Sous les yeux UNCUT de Septembre. Un encart attire mon œil pourtant à moitié fermé, un terme anglais que je comprends intuitif « undercurrent Lynchian unease » au moins un mot que je comprends, suffisant (finalement la traduction ‘mal-être lynchien sous-jacent’)

Pour commencer « Fuck Me Eyes »


Cette belle chanson qui me fait penser à la mouvance Lana Del Rey. J’aime cette délicatesse contredite par la violence du texte, très littéraire (voir fin du post). 
Ce qui inspire nos écrivains ces temps ci tourne autour de ces anges brisés.

Et je me laisse donc à écouter le titre suivant.

« Nettles »

Il se passe quelque chose de plus fort, la fatigue, le décor qui file à toute vitesse, isolement sonore et me voici embarqué. Transporté, le TGV apporte la vitesse, le titre lui m’élève à une hauteur conséquente, la pente est pourtant douce mais j’en ai presque le vertige. 


Pour les experts ? Est-ce la définition du « sound design » où le son contribue en priorité à l’émotion dégagée. Mélodie et rythme en second ?

Cependant, maintenant que j’ai atteint cette hauteur, pas question de redescendre. Réécouter ? Attendez, je lis une durée Marignane sur le dernier titre (whouaaaa 15 :15, sur le moment ça m'a fait rire)

« Waco, Texas »


Je reste suspendu à son chant, à ses lèvres. À la fin du titre, je garde le casque, je m’accroche moi ému à l’émoi. Je ne bouge plus et je laisse le TGV filer comme si c’était en mon pouvoir de le décider.

De retour chez moi, ces moments passés, je crains de repasser ces titres pour découvrir la supercherie si il y a. Il y a pas. Comme pour les amoureux du cocktail Concombre Gin qui pense que le concombre sent le gin, je me retrouve avec cette impression de vitesse et de hauteur quand je répète les titres.

Et c’est dans cette bienveillance béate et heureuse que j’aborde le papier de Sorgual

https://diskobole.blogspot.com/2025/09/ballade-irlandaise.html

Je passe rapidement sur la face Francis Bacon pour m’attarder et encourager – mon entrain GV aidant – l’écoute de la dame qu’il présente : Lisa Hannigan, plaisir de retrouver « At Swim » proposé par Sorgual.




Un commentaire m’interpelle : Lisa chante en duo avec Damien Rice, sur l’album O. Je réécoute et étoile des titres comme Volcano, Cold Water et repasse la perle d’émotion qu’est

The Blower's Daughter (déjà **** of course)


Et nouvelles ****

« Cold Water »


et « Volcano »


J’ai attendu 22 ans pour boucler mon papier sur ces titres vapeurs légères, si à l’écoute vous levez les yeux au ciel, peut-être de beaux nuages chantilly en goguette. Si vous en observez un avec de grosses lunettes de myope, genre Costello 70's, c’est probablement moi de passage pour un hello en bas.

 

 Après le rêve:

Comme promis le sombre texte de « Fuck Me Yes » (traduit)

[Couple 1]

Elle se balade vraiment en ville dans sa vieille Cadillac
Dans le jean de sa mère qu'elle a coupé pour vraiment montrer son cul
Elle est maquillée et porte des talons hauts
Elle a les cheveux relevés, elle va obtenir ce qu'elle veut
Ses ongles sont d'un rouge déchirant parce qu'elle est une vraie salope
Et tous les garçons veulent l'aimer quand elle bat des cils pour dire « baise-moi »

[Couple 2]

Elle va à l'église (elle va à l'église) directement après les boîtes de nuit.
Ils disent qu'elle ressemble à sa mère avant la drogue.
Elle rit simplement et dit : « Je sais » (je sais), « Elle m'a vraiment bien élevée.
Elle n'est pas douée pour élever des enfants, mais elle est douée pour semer le chaos. »
Son père la garde enfermée, mais ça ne sert à rien.
Les garçons ne se lassent pas d'elle et de son regard qui dit « chéri, baise-moi ».

[Refrain]

Elle n'a nulle part où aller, elle est juste là pour faire le voyage (elle est juste là)
Elle n'a peur de rien, sauf du siège passager
D'un vieux camion dans un parking sombre (parking)
Elle essaie juste de se sentir bien en ce moment
Ils veulent la sortir
Mais personne ne veut jamais la ramener chez elle

[Couplet 3]

Trois ans invaincue en tant que Miss Holiday Inn
Postée devant le magasin d'alcool parce qu'elle est trop jeune pour entrer
Ils lui demandent pourquoi elle parle si fort (parle si fort)
« Qu'est-ce que tu fais avec toute cette bouche ? » (Toute cette bouche)
Garçon, si tu n'as pas peur de Jésus, viens voir par toi-même
Elle a allumé la radio, qui hurle avec son grand sourire blanc (grand sourire blanc)
Jolie bébé avec ses kilomètres, et quand elle part
Ils ne la voient jamais essuyer ses yeux « baise-moi » (oh, oh-oh, oh-oh)

...................

[Pont]

Je ne lui en voudrai jamais, je la déteste un peu.
Je ne serai jamais ce genre d'ange.
Je ne serai jamais assez gentille avec moi-même.
Je ne lui en voudrai jamais d'avoir essayé.
Mais je ne serai jamais ce genre d'ange.
Qu'il verrait.

[Refrain]
Elle n'a nulle part où aller, elle est juste là pour faire le voyage.
Elle n'a peur de rien, sauf du siège passager
D'un vieux camion dans un parking sombre (parking sombre, parking sombre).
Elle essaie juste de se sentir bien en ce moment (bien en ce moment).
Maintenant, oh-oh.

[Outro]

Elle se déplace vraiment partout en ville.
Elle se déplace vraiment partout en ville.
Elle se déplace vraiment partout en ville.


7 commentaires:

  1. Drôle de personnage complexe que Hayden Silas Anhedönia (Ethel Cain) dont la vie étrange (autisme révélé à l'âge adulte, homosexualité revendiquée à 12 ans, foi Baptiste du Sud, politique et engagée) qui propose cette musique si douce enveloppante avec des paroles si terribles ... J'adore.
    Zut moi qui voulait me garder Damien Rice pour plus tard, va falloir au moins que j'écoute celui là...
    Et merci pour le ping pong.
    Alors pour me mettre dans ton blog roll, il faut ...

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    1. Ho oui, probablement sa plus grande réussite... et plus grand chose depuis ".. fantasy"

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  2. Je ne sais pourquoi, Waco, Texas, la belle et interminable ballade me fait penser à Kate Bush que j'écoute de suite. Mystère des vieux rouages de mon cerveau très primaire.

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    1. Et donc, le quel, j'aime ces rouages tout sauf primaires.

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    2. The kick inside est le premier vinyle a être tombé dans les mains.
      Seul rapprochement possible une voix et une musique qui enveloppent en douceur et rage contenue. ..

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  3. Ah tiens, pas mal Ethel (merci pour les parole..j'entrave que dalle sinon), et ça tombe bien, je viens de lire le billet de Pax et les claviers. Je vais approfondir. Quant à Rice, c'est un énorme coup de coeur à l'époque. Je faisais de grosses compiles sur CdR pour la bagnole.. le folk balade et il était 2 ou 3 fois dedans le Rice, même si j'aurais pu mettre tout le "O". J'ai une tonne de disques comme ça. Compile de 150 morceaux pour les longs voyage. Tiens, je vais refaire, 350 morceaux sur clé usb :)

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    1. Puisqu'on parle de traduction, je passe par "https://www.deepl.com/fr/translator" par petit bout car bien supérieur à ce que GOOGLE propose. He oui je pense que la chanson française mérite davantage d'épaisseur mais chez nous ce sont les livres qui traitent de sujets inconfortables. Damien Rice tu as raison une perfection, nous pourrions reparler de "My Favourite Faded Fantasy" un chouette moment, je me souviens de ton papier et de ton incitation à l'écoute... il y a 10 ans.... p'tain 10 ans

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