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dimanche 20 mars 2016

À mes amis musiciens, de la part d'un nouveau mot: Mélomane


001. Léo Ferré - Il Est Six Heures Ici... Et Midi À New York -  Les Musiciens


Pas mieux, vraiment pas mieux. Cette chanson, ce texte, ces arrangements c'est pour eux.
Les musiciens.
Souvent, de mon amour pour la musique, on me demande - "ON" liste trop longue - ... me demande pourquoi tu ne joues pas de musique?

Mes réponses, trop confuses, tournaient autour de qualités que je ne possède pas. Pas de création dans ma tête, pas de courage à travailler un talent possible, va savoir.
Juste envie, c'est vrai, de me tenir sur scène et imaginer un public à mes pieds. Avec une motivation pareille mieux vaut renoncer.

Mais alors?




Mélomane!! Ça c'est un joli mot.

Malgré Wikipedia qui veut me renvoyer vers d'autres termes: Mélophile ou Musicophile, moi je garde mélomane.

Pour ce qu'il signifie à la source.
Mais, aussi, pour l'homme qui aime le bonheur d'être triste, le melo, le Mélo Man.
Et cette musique qui donne la pêche, la niaque. Mélo Man Niaque.

Voilà c'est dit.

Nous les mélomanes, nous vous aimons. Les musiciens.

Et parlons de Léo. Qui parle de vous. Les musiciens.



Ils traînent leurs violons au-delà des portées 
La clarinette au bec, fumant des pastorales 
Et la clef sur la table, on les voit s'en aller 
Vers des pays là-bas, devant leur vitre sale

Ils dérangent la flûte en y soufflant dessus 
Pour mieux voir dans la nuit flâner les violoncelles 
Au bras d'une harpiste inquiète et survenue 
Juste après qu'un violon l'eût prise en chanterelle



Les ailes du génie à portée de leurs bras 
Croyant tout inventer, ils réinventent tout 
Debussy à la plume et Schubert dans la voix 
Ils s'envolent dans des oiseaux de quatre sous

Sur leur papier tout pâle, ils écoutent chanter 
Les hasards de la rue et leur pauvre musique 
Dans l'ombre de Bayreuth pendant qu'un groupe anglais 
Tire inlassablement ses salves électriques


Ha Léo.
Léo qui a su traduire notre sentiment, qui a su pousser loin, loin, paroxysme du fantasme de l'émotion que vous devez ressentir en jouant.

Nous, nous vous imaginons faire corps avec l'instrument, avec la musique, l'air et les vibrations qui vous entraînent vers un état extatique ... voire orgasmique...

Nous, nous oublions ce travail, ce trac, ces attentes, ces souffrances, ces déceptions qui pourraient vous ronger.
Nous, nous planons, nous rêvons, nous apprenons, nous comprenons et notre vie prend un autre sens.

Merci les musiciens

Merci Léo.

J'ai une dette envers cet auteur. Il est celui qui me raconte.
Il est celui qui me met en garde. "Avec Le Temps" est une leçon de vie qui me guide particulièrement ces temps ci.

Sur cet album:
"Il Est Six Heures Ici... Et Midi À New York"

Il a directement atteint ma douleur, et avec un titre comme "Des Mots" ...

001. Léo Ferré - Il Est Six Heures Ici... Et Midi À New York -  Des Mots




... par son lyrisme, par le texte, les choeurs et sa façon de finir ses voyelle "Fêteeeeeeuuuuuu" "Lumièreeeeeeuuuuuuu" elle fond, cette douleur, elle se transforme, elle participe à ce plaisir fugitif mais intense d'écoute. Si je dois avoir des larmes, en pensant à elle, Léo me fabrique des perles. 

J'entends, j'entends mes amis, les musiciens aussi, trouver Léo trop. Trop emphatique. 
Possible.
Mais quand on tombe en résonance, quand l'orchestre et sa voix me renvoient en écho ... "Je T'aime, tu m'aimes, on s'aime...des mots" je stoppe la musique et je laisse le silence m'aider à redescendre.

Ensuite je me repasse "Les Musiciens"




Cet album "Il Est Six Heures Ici... Et Midi À New York"

Est juste magistral.

Je me suis attardé, apitoyé sur les deux premiers titres.

Mais  le reste promet d'autres voyages:

Ce rythme infernal, où les pauses musicales offrent le répit nécessaire pour écouter les formules à la Léo
001. Léo Ferré - Il Est Six Heures Ici... Et Midi À New York -  Ma Vie Est Un Slalom


Démarrage en force, Léo Croone.. 
002. Léo Ferré - Il Est Six Heures Ici... Et Midi À New York -  Porno Song


Parfois je regarde dans le Robert pour comprendre un mot. Ou Larousse, ou Wiki sait tout ou...
Il y a des mots, qui demandent des minutes d'explication pour saisir un sens profond. Prendre ces minutes précieuses.
003. Léo Ferré - Il Est Six Heures Ici... Et Midi À New York -  La Nostalgie



Dernier voyage. Dernier moment. 
004. Léo Ferré - Il Est Six Heures Ici... Et Midi À New York -  Il Est Six Heures Ici... Et Midi À New York



Voilà, c'était les remerciements d'un mélomane à tout ceux qui font vibrer l'air et nos coeurs à l'unisson.

Merci

12 commentaires:

  1. Oui mais pourquoi tu ne joues pas de musique ?!?!? ;-))

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    1. Je n'y arrive pas ... même en rêve. À chaque fois que je rêve que je joue d'un instrument, mon cerveau fait du play-back puisqu'il n'a aucune idée de comment on joue ... C'est te dire!

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    2. Je suis un peu comme toi. Je m'étais même mis à la guitare, mais mon cerveau faisait comme un blocage dès que j'avais l'instrument entre les mains. C'est d'ailleurs assez terrifiant comme sensation.

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  2. Hello Dev',
    Il n'y a pas d'age pour se "mettre" à la musique.
    J'ai de nombreux élèves adultes.
    Certains en ont un peu fait dans l'enfance puis ont laissé tomber, d'autres décident de s'y mettre sans en avoir jamais fait et crois moi ils se font vite plaisir car ils sont justement à la base...
    mélomanes, mélomaniaques et toutes ces appellations qui veulent simplement dire q'on aime la musique...
    Alors comme ils en écoutent beaucoup et qu'elle fait partie intégrante de leurs vies, passer à l'instrument pour la jouer leur est finalement logique.
    Les "écoles de musique " et conservatoires ont maintenant des programmes de formation très ciblés en ce sens qui permettent d'arriver rapidement à se faire plaisir.
    je te donne un exemple de cette année...
    un "atelier" de trois - puis quatre (l'un est arrivé ensuite) et maintenant 5 (une guitariste classique aussi elle aussi a décidé de changer)...
    Deux débutants total (claviers et batterie), l'autre violoniste dans l'enfance qui a décidé de se mettre à la basse tout en chantant (le syndrome Sting Telephone...) et un guitariste qui a appris seul sur youtube et autres guitare pro (un logiciel).
    j'ai pris en charge cet atelier début octobre...
    à ce jour titres : should i stay or should i go, heroes, a whiter shade of pale, oye como va, have you ever seen the rain... concert prévu 21 juin, normal. et ça tourne, vraiment.
    Donc tu vois, rien d’impossible...

    Sinon, Ferré... j'y viendrais un jour peut être...
    Beaucoup trop de contextes familiaux liés à l'homme, donc je passe, pourtant en ce moment j'en ai dans mon Ipod - faudrait que je me décide à appuyer sur play, juste ça...

    bon, je me mets à ferré, tu te mets à l'instrument (je te laisse le choix - la basse j'en suis sûr ceci dit, t'irait bien) - on passe le contrat ?...
    Pas un contrat faustien, juste un contrat potache...
    Allez, go !

    à +

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    1. Ha ha ha... malin le monsieur. Il y aurait là comme un marché de dupe: avoue que écouter Ferré demandera moins d'effort que de se mettre à apprendre à jouer d'un instrument. Sauf si ta relation avec Ferré est bien plus complexe que je ne peux l'imaginer?
      Pourquoi la basse d'ailleurs.
      mais, à part ça, franchement, il n'y a aucune frustration de ma part, je ne ressens pas (encore?) le besoin de jouer d'un instrument.
      et si c'était le cas, je pense pencher vers le Piano ou la guitare. Cette dernière phrase ne traduit pas un embryon d'envie qui viendrait en contradiction avec l'affirmation précédente. Il fallait le souligner

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    2. Arriver à se faire plaisir. Tout est dit. Je joue moi même de la guitare comme un pied depuis plus de trente ans, mais sans complexe et avec bonheur. Le hasard m'a fait croiser des musiciens il y a un mois, petite jam sur fond de Hey Joe, Proud Mary, rien de révolutionnaire ni de prétentieux (juste la joie de pas rater ce fichu break dans Proud Mary), et ma foi comme thérapie c'est quand même pas mal...

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    3. Quand j'y pense, c'est pour l'instant pour de mauvaises raisons. Mais j'ai des amis qui m'y poussent.
      "Tu verras c'est le pied". Alors que moi je pense, pfffooouuu c'est du travail pour aboutir à quoi? Mais, cela m'arrive parfois ... d'avoir tord.

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    4. SE FAIRE PLAISIR !!!
      le truc essentiel, mais c'est vrai qu'avec la musique le plaisir a plusieurs aspects...
      En écouter en fait partie et ce quelle que soit l'oreille avec laquelle on le fait, juste pour le plaisir donc...
      En jouer...
      J'explique souvent à mes élèves les trois étapes primordiales du plaisir de jouer la musique.
      1/ gamin tu choisis, ou pas (pour faire plaisir à tes parents...) d'apprendre un instrument et donc à priori la musique (si un jour tu arrives à découvrir que cet instrument est justement là pour ça, c'est étape 1 gagnée)...
      Plaisir n°1 la découverte...
      2/ Tu arrives à des résultats, tu joues seul dans ta chambre ou avec des potes, ça sonne, des challenges s'installent (les barrés, le break de, le trait dans tel morceau, la gamme qu'on maîtrise enfin pour improviser... il y en a tant à surmonter et à se fixer...)
      Plaisir N° 2, se faire plaisir en jouant, en pratiquant et en progressant... (tu peux inclure le plaisir de la réunion groupe entre potes et parvenir à tomber tel ou tel passage en osmose... c'est l'étape 2b)
      mais celui là n'est encore strictement rien, jusqu'à ce que tu découvres celui ultime de...
      3/ Le plaisir du partage, de faire plaisir par ton jeu, par la musique, par tes choix artistiques, esthétiques ou autres... à un public d'auditeurs (qu'ils soient 4 à une table de restau en piano bar - du vécu... ou une scène de festival avec tracouille au bide, car entre 800 et 1000 personnes - du vécu aussi).
      Cette perception vitale et primordiale on la pressent le jour de Noël où, pour montrer à papi et mami qu'on sait jouer le riff de Smoke on the water, on empoigne sa mini strat et on arrose l'auditoire familial...
      Puis il va prendre place dans l'échiquier des strates du plaisir et finira, comme l'a si bien dit hier soir une de mes élèves chanteuses (Cycle 3, donc en capacité réelle de ce type d'appréciation) par cette phrase à l'issue de leur remarquable prestation du No Quarter de Zep : "merci à vous de ce partage, la musique c'est bien, mais c'est tellement mieux quand c'est partagé avec le public... sans le public, les musiciens que nous sommes ne sont rien..." - elle a 15 ans et déjà tant de lucidité.

      Dev' - Ferré...
      Pas m'étendre par comm', mais c'est effectivement un rapport très dur et qui dépasse la seule musique.
      Juste une histoire de contexte et il est des contextes qu'il est difficile de réveiller, même avec la musique...
      Pas de degré de malignité là - juste du contexte.
      Mais si tu te mets dans les doigts, preuve à l'appui, le mi la si du blues,on verra...
      :)...

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  3. D'abord merci pour ce texte, qui par sa poésie toute musicale me transporte bien d'avantage que certains verbeux qu'on entrevoit clairement comme de mauvais musiciens amers et jaloux se posant en dictateurs. Car oui, essayer de jouer de la musique apporte un flot immense de frustration si l'on gère mal son ego en même temps que les barrés. En tout cas, ce sont assurément des gens comme toi qui rendent aux vrais musiciens leuur raison d'être. Chapeau, monsieur, sans belles oreilles, les belles notes ne sont que confiture aux cochons.

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    1. Je ne vais pas faire le bégueule. Je suis très flatté. Non, plutôt très touché. Pour le reste je suis d'accord avec toi, les belles oreilles qui finissent par vouloir partager tout en se faisant un peu mousser au passage. Faire découvrir un artiste à des amis qui en tombent "amoureux" C'est une satisfaction étrange, comme si nous avions participé à l'oeuvre.

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    2. encore une fois complètement en accord avec vous.
      partager la musique et "ce qu'on aime" est un acte généreux, altruiste et utile.
      d'abord la satisfaction de faire découvrir à autrui pour participer à établir des liens entre personnes de "sensibilités" similaires ou parallèles...
      inciter les gens à écouter en argumentant est aussi et forcément la chose la plus utile et dont le musicien l'artiste est redevable.
      donc encore, sans public et oui, belles oreilles, pas de beauté à avancer, afficher, une normalisation outrancière, une récup' médiatique de base, etc, etc... mais... c'est déjà un autre débat et une autre "bataille".
      un public participe à l'oeuvre, c'est indéniable.
      thx pour les artistes.

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  4. Je cris bien que la naissance de mon blog en 2007 est venue directement d'une grande frustration emmagasinée depuis des décennies de ne pas être musicien. Combiné avec l’envie de partager une passion, car avec uniquement la frustration, je serai devenu « critique ». Du coup, balancer que la jute, que des salves électriques positives pour revendiquer l’amour de ceux qui jouent et créent..juste se positionner en relais. C’est aussi la période où l’on m’a offert une Takamine electro folk pour mes 40 ans. Du coup avec les tablatures internet et l’amour par chœur des certaines chansons en accords mineurs sans barrés, je me suis lancé à gratouiller. Un peu de coffre de mon grand-père tenor et hop, l’éclate totale avec même qq excursions électrique avec l’ampli de mon fissot… juste histoire de sa la péter Young l’espace de 5 min. Et ça fait un bien fou ce prolongement culturel, rien à voir avec la spatule et l’huile.. plus corporel, instinctif, brut, live, plus de mise en danger, plus « branleur »… c’est pour ça que je me cache, solo, et que la peinture en expo me convient plus.. j’accroche et je me barre.
    Bref, j’en ai oublié Léo avec tout ça.. moi c’est « Les amants tristes » qui me fait fondre en larme… avec le dico aussi, et la lecture permanente des paroles.

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