Translate

dimanche 10 septembre 2017

Erroll Garner - Concert By The Sea. Forcément ça change tout


Jimmy, non pas toi, mais Jimmy Giuffre c'était donc pas ça, alors que ça c'est bien ça, pas de doute.
J'ai déjà chroniqué cet album sur mon ancien blog (Get Happy!, comme ça j'éclaire sur le nom de celui ci)

Si vous lisez un peu de littérature éclairante sur ce monde, cet univers, ce cosmos (il y a quoi encore plus grand?) qu'est le jazz vous apprendrez de belles histoires sur ce monsieur qui met en joie.

Je ne vais pas m'y mettre, mais je peux toujours faire de la publicité pour ce qui se fait de mieux dans le genre, croyez moi, c'est autre chose que "j'aime pas le jazz, mais ça on m'avait pas dit que c'en était et que alors donc je suis nul" Même mieux que le "jazz pour les nuls", justement, déjà bien sympa, mais ce livre:

Passeport pour le Jazz de P. Adler et de P. de Chocqueuse

Des passionnés qui expliquent sans s'attarder sur l'histoire du Jazz, juste de quoi montrer pour ensuite conseiller et raconter des disques.

Du coup je me permets de les citer, pas que pour remplir mon texte (quoique) mais aussi pour prouver une qualité d'accroche
Donc

Ses musiciens ignoraient souvent ce qu'ils allaient jouer. Dès l'exposé de "I'll remember April", les variations harmoniques que Garner propose, non sans humour, ne laissent en rien présager le thème qu'il va tardivement décliner. Sur de solides standards -"Autumn Leaves, April in Paris" le pianiste, très en verve, construit de folles architectures sonores et redonne à des airs ultra-pillés leurs statuts de grandes mélodies. Sa version de "How could you do a thing like that to me" témoigne à cet égard de son génie créateur.



Hé, c'est quand même bien raconté, j'adore ces mots comme "verve (tiens, une maison de jazz aussi)" "à cet égard" "présager" et surtout cette envie d'écouter, que ça vous prend, allez quoi, avouez...



000. Erroll Garner - Concert By The Sea - How Could You Do A Thing Like That To Me




Et moi j'ajoute pour illustrer: ce titre tellement écouté

Cette capacité qu'il a à tourner le dos à la tristesse normalement ressentie pour préférer un sentiment plus doux, comme une suite possible à la vie d'amants déchirés.
Sans oublier les moments magiques où ses doigts partent en vadrouille sur toutes les touches du piano.




001. Erroll Garner - Concert By The Sea - Autumn Leaves




Haaa quel bonheur. Mon cher Erroll, si vous permettez. 
Je quitte un Jimmy qui m'a bien refroidi. Peut-être n'étais je pas prêt. Ne le serais jamais qui sait.
En parlant de froid, il y a votre annonce du printemps que je me délecte à écouter.
Vous savez, Avril c'est ce mois qui souffre du dicton mais qui annonce quand même cette saison qui relance, nous replace dans le manège pour un tour.

Hé quoi, à Paris en plus... 



001. Erroll Garner - Concert By The Sea - I'll Remember April






002. Erroll Garner - Concert By The Sea - April In Paris




Allez encore quelques petites réjouissances.
Par exemple ce titre, ça chauffe, ce n'est pas Jerry Lee Lewis, mais il y a du contentement et l'entendre "grogner" tout en swinguant ça me sauve les soucis d'une journée... si si..



001. Erroll Garner - Concert By The Sea - It's All Right With Me




Pas fini, pas partir.. vous vous souvenez?
Et Erroll de revenir jouer son titre fameux en 1971 pour Clint.
Peut pas se tromper.

Attention aux cardiaques, il y a parfois comme des arrêts de coeurs qui prouvent que le monsieur, même vers la fin...

Et on se lasse pas de ces mélodies qui explosent l’étanchéité musique et image




001. Dee Barton - Play Misty For Me - Misty (Erroll Garner)






002. Don Byas - A Night Out With Verve - Disc 4 - Misty




 Ben quoi, quand cadeau, alors cadeau
Car pour mes abonnés à la Drooppy Box, le concert en entier, les concerts même.
Quel intérêt?
Bonne question, je me suis longtemps contenté du simple.
Le trop peut être l'ennemi du mieux déjà pas copain avec le bien.
On pourrait débattre, mais voilà.
Pour revenir à l'image qui évoque la musique qui évoque le film qui évoque la mélodie qui évoque l'ambiance et pour finir l'humeur.

Pas question de résister



001. Erroll Garner - The Complete Concert By The Sea Cd2 - Laura






002. Charlie Parker - Charlie Parker With Strings- The Master Takes - Laura






Non, mon voyage Garner ne touche pas à sa fin... à suivre

18 commentaires:

  1. Grand disque en effet ! Souvent dans les premiers qu'on écoute en jazz quand on vient de la pop et du rock, si ça peut appuyer ton argument sur le génie mélodique et harmonique du gars, qui transcende les genres pour toucher les "incultes" ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tiens, déjà cette attitude qui consiste à penser qu'un succès populaire est suspect. Je ne me souviens plus de ce roman des années 30 ou 40 où aimer écouter du Jazz c'était un signe de distinction entouré de clichés. Un signe de reconnaissance qui rejetait le succès populaire comme preuve que la distinction était gommé. Bah, comme disait le Papa de Calvin (et Hobbes) ça forge le caractère ;-)

      Supprimer
    2. C'était pas ce que je voulais dire, au contraire, pour moi c'est une bonne chose qu'un/e artiste/groupe qui fasse de la musique de qualité arrive à faire en sorte ou ait la chance qu'elle soit compréhensible et appréciable par un grand nombre.
      Le "incultes" était là pour filer ta métaphore avec "le jazz pour les nuls", mais c'est vrai que d'une certaine manière je me considère encore un peu comme tel en jazz. Je n'ai pas la compréhension pleine et entière des mouvements en tête, ni la chronologie globale. Je picore énormément dans toutes les époques mais c'est plus instinctif qu'intellectuel.
      Ça m'embête aussi le côté élitiste autour du jazz et du classique, ça limite la diffusion de superbes choses. Du coup j'aime les gens comme Brubeck qui arrivent à être populaires et renversent ces clichés.

      Supprimer
    3. Je crois que c'est le destin des musiques "mortes" que de se voir accaparer par "l'élite". Sans doute parce qu'ils arrivent toujours en retard )))
      Regarde ce qui se passe en ce moment avec le rock avec ses disques à encadrer et ses places de concerts à 200€. Le public n'est plus du tout le même que celui de l'époque où le genre respirait à plein poumons...D'ailleurs, c'est simple, maintenant ils ont tous des têtes de docteurs)))
      Le Jazz a connu la même destinée, il a vécu dans les bordels avant d'être enterré dans les musées.

      Supprimer
    4. Toute mes excuses Alexandre, mon commentaire n'était pas lié à ton appréciation, j'aurai dû être plus précis et expliquer que j'ai lu un peu partout que Erroll Garner pendant un moment n'était pas jugé comme un grand, en grande partie du fait de son succès populaire, surtout de ce disque. désolé du quiproquo.

      Supprimer
    5. D'acc ! Pas de soucis Devant aucun problème c'est moi qui pensais ne pas être clair !
      Ranx a raison, et j'irai même plus loin pour moi c'est acté. Depuis la fin des années 2000, de toute la scène rock qui y a explosé, et la fin des gros crossover depuis le rock "classic" ou "indé" malgré quelques exceptions (Tame Impala...), ainsi qu'un déplacement du centre de gravité de la musique populaire ET des cercles d'amateurs vers plus de hip-hop et un son généralement plus électronique.
      Événements marquants : les rééditions Beatles de 2009, les Smile Sessions des Beach Boys, les rééditions délirantes des albums de Pink Floyd en super méga deluxe à 300€ le coffret. Y'a même un concert de Gilmour à Pompéi qui va sortir bientôt dans tous les cinés, un biopic de Queen, les expos Punk et Bowie.... Plus la mort d'idoles absolues du genre.... C'est muséifé depuis 10 ans à vitesse éclair.
      Et comme le jazz effectivement ça veut pas dire que c'est un genre mort mais que ce qui s'y fait de bien, soit en novateur soit en plus conservateur, est réservé à un petit groupe d'initiés qui pour ceux qui ne sont pas snobs et élitistes ont du mal à intéresser le grand public considérant au mieux que c'est un vieux truc respectable qui ne se fait plus au pire que c'est ringard et anachronique. Plus petites salles, plus petits chiffres de vente, plus petit écho médiatique et c'est le cercle vicieux

      Supprimer
    6. Tiens, tu me fais penser aussi à des discussions avec les amis de mon fils (32 ans aujourd'hui) Son groupe de potes en terme d'activité loisir passe davantage de temps sur les jeux en ligne ou pas, et même en plateau comme de mon temps et la musique a perdu un peu de sa place.
      Ces activités ont une grande influence ensuite sur leurs goûts lecture, cinéma... Du coup les débats sur le rock... c'est découvrir les solo de guitares dans ce jeu dont j'ai oublié le nom sur la Wii...
      Certes cette "bande" de jeune ne représente pas toute la jeunesse. Et j'ai noté que, la musique pendant leurs soirées d'addo, nocturnes fumettes et boissons, c'est 90% bruit de fond et 10% discussion sur tel ou tel titre. Pas davantage. Alors que comprendre les règles du jeu Games of Thrones, ça c'est une autre histoire.
      Du vin et des jeux.... Ha ha ha. Bon, je déconne, disons que pour pas mal de jeune de cette génération la musique a perdu de la place, et je ne parle pas du marketing mais juste de l'envie d'échanger, de débattre, de participer avec des potes. Je suis trop bluffé par ce qui se fait dans les jeux vidéo pour ironiser. Tu en as même des subversifs... Mais,là moi je suis largué

      Supprimer
    7. C'est intéressant !
      Moi même j'ai 23 ans à la fin du mois, j'ai tendance à m'entourer de gens passionnés de musique. Tous ceux qui me connaissent savent a minima que je suis passionné moi même, souvent que j'ai carrément un blog. Et ça enclenche des conversations, puisque tout le monde aime la musique, plus ou moins et pas pour les mêmes usages ni les mêmes raisons mais c'est universel.
      J'ai de tout dans mes potes, des gens qu'écoutent du mainstream, d'autres des styles très précis, d'autres surtout des trucs anciens, certains ont à peu près les mêmes goûts et la même musique que moi. D'ailleurs on a mis en place avec des potes une série de soirées dans un bar pour faire découvrir des scènes aux gens. On fait les "DJ" à notre niveau amateur en mettant en avant le contenu du set : par exemple la dernière fois on a fait écouter la synthpop yougoslave, polonaise, hongroise, russe... Des années 80. On a nous mêmes découvert une scène passionnante qu'on a voulu faire connaître, et ça a bien plu. De même que les autres sets. Et ça a drainé pas mal de monde.
      Disons que c'est compliqué, il y a un nombre d'amateurs éclairés on va dire assez grand dans ma tranche d'âge, et une curiosité assez générale. Et quasi plus aucun puriste, à part chez les métalleux et encore pas chez la plupart.
      Je ne sais pas trop du coup pour le côté chronophage des jeux etc, ça joue sûrement pour pas mal de gens. Et je rajouterai les séries à ta réflexion. Ce sont des éléments de réponse.
      Mais il y a quand même énormément de gens passionnés, les concerts à Nantes drainent du monde, et on a de belles affiches. Et pas mal de petits groupes locaux très intéressants...
      Enfin bref, tout ça pour dire que le rock est un peu devenu soit muséifié soit underground à nouveau, mais d'un autre côté c'est "logique" et y'a toujours des trucs hyper intéressants à découvrir qui ont peut être moins de tabous et de barrières mentales concernant les limites entre les genres musicaux, les esthétiques, les approches.... Comme les jeunes auditeurs au final !

      Supprimer
  2. Play Misty est un des chouchous de ma chérie, Chet Baker en est un autre (je soupçonne un peu que le physique y soit pour quelque chose sur ce coup là, mais bon).
    Bonne pioche aux puces ce week end, on a gaulé Bitches Brew en beau vinyl américain et un John Coltrane fort sympathique. J'ai dû laisser deux Mose Allison, ça sera pour la prochaine fois. C'est que ça remplit vite le cabas d'être éclectique.

    RépondreSupprimer
  3. Le rock et le capitalisme n’arrêtent pas de danser ensemble depuis que l'on s'exprime en musique. Au départ le blues puis le jazz étaient des courants d'expression des opprimés avec dedans toute la diabolisation. Maléfique, corrupteur. On n'écoutait pas son jazz dans son salon peinard comme maintenant, on allait dans les clubs et on broyait tte les idées reçues et bienpensantes. Le blues bien avant c'était Son House, Ma Rainey, Robert et Tommy Johnson.. pas vraiment de la rigolade. Beaucoup plus tard le rock a bien essayé de garder cette part de revendication rebelle, lui qui voulait tuer le capitalisme, combattre la norme.. il a fini par s'intégrer à la culture de masse et s'est "sacralisé parce qu'il souhaitait abattre le sacré"... et je rejoins Ranx, j suis dépité de voir des vinyls à 36 e (bitches brew justement avec le logo 180mg dessus) avec son encadrement pour 10 boules de plus..J'ai bouffé des tonnes de concerts entre 95 et 2005.. puis les codes ont changé, les prix ont flambé.. puisque les concerts sont devenus un effet de mode je n'y vais plus, fatigué.

    RépondreSupprimer
  4. Bon alors, Alex, je suppose donc que tu n'as pas connu les francs ?? :D Voilà donc qu'un double vinyl de Miles Davis serait vendu 250 francs chez dartyfnac !!! il est beau le retour au vinyl.. vive les vieux bacs et les puces. Et je crois bien que c'est 600e le coffret Pink Floyd, et en CD en plus.
    Mon fissot de 20 ans est raide dingue de musique jusqu'à en jouer en autodidacte, mais c'est pas un sujet récurent avec ts ces potes, là c'est plutôt console et barbecue. Ma grande de 22 cartonne aux 80's, r'n'b et dansemusic (on se fritte très souvent ;D)... bref, la musique est sacrée, mais le sacre à changé, un sacré sacre de nœuds.
    J'ai les bases jazz, mon père passait des vinyles jusqu'à plus soif, plus ds le classique que le free par exemple, plus Baker que Bitches.. Moi je suis free, mais j'ai pas tout compris ;D

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai connu les Francs, mais à l'époque c'était pas plus que le contenu d'une tirelire d'enfant ! J'ai du acheter mon premier disque, une compile de Michel Berger, en franc je pense d'ailleurs ... Quoique pas sur !
      Moi les jeux vidéos c'est dilettante, j'ai pas trop le temps d'y jouer tout seul par contre je fais des p'tites parties de jeu de stratégie (age of empires 2) avec des potes régulièrement. Mais c'est un très vieux jeu, globalement je suis resté bloqué à l'époque de la ps2, ça remonte.
      C'est pas une mauvaise chose que le rock soit plus le centre du monde et je dis ça alors que c'est la musique que j'aime le plus et qui m'a "fait " musicalement. On a négligé pendant des décennies trop de courants et trop de pays sacrifiés pour un rock anglo-saxon qui peut être excellent et dont des dizaines d'albums (des centaines !) font partie de mon panthéon personnel, mais qui comme d'ailleurs aucun autre genre ne mérite un monopole. Qui de toute façon n'est pas bon pour sa créativité, le rock qui s'inspire du rock qui s'inspire du rock ça donne des trucs immondes comme Guns and roses ou pire Blink182,Linkin Park, Fallout Boys....
      Je connais quand même un nombre assez important de gens qui font de la musique en amateur sans forcément chercher à se faire connaître juste pour le plaisir (j'en fais partie d'ailleurs), et ça je crois que grâce à la technologie c'est bien développé dans ma génération

      Supprimer
  5. Tant de commentaires autour de Garner...
    La popularité donc, ça attise.
    Bon j'ai lu en vrac, diagonale ou pointillé et même attentivement ce bloc de débats autour tj de la même chose et ce mot que je hais car il est même un gros débat au sein de mon boulot d'enseignant (pourtant musiques actuelles) : ÉLITISME...
    Si le jazz, le rock devenu musée ou le classique sont estampillés sur cette échelle de valeur en fait en y réfléchissant bien on y est un peu pour quelque chose...
    On se positionne sur la toile pour écrire en "spécialistes" (qu'on le veuille ou non c'est vécu et lu comme tel) - ou du moins en auditeurs avertis (ce qui et clairement exprimé ici, sous le couvert de "faire découvrir des trucs", ce que je fais aussi (ou du moins faisais...).

    On le lit dans ces propos, mélomane c'est comme un cas social devenu "à part" - on voudrait dire qu'avant c'était mieux ou que la musique pouvait être un relatif sujet de discussion...
    Je n'en suis absolument pas convaincu - je ne crois pas que ça ait changé à ce point.
    Mes élèves ados sont à peu près sur les mêmes critères sociaux et de "format" concernant leur passion/addiction pour la musique que j'ai pu ou certains d'entres nous ont pu l'être. (Et/Ou le sont encore...)
    Donc se croire différent socialement, parce que cette passion nous anime est justement un renforcement de l'image sociale élitiste que l'on croit vouloir briser.
    En enseignement musical on a commencé à demander aux établissements d'enseignements spé comme les conservatoires d'être plus "populaires", moins élitistes... c'est une gigantesque connerie car, d'une part cela fait bien longtemps que cette mise en hauteurs du savoir contre l'amateur n'existe plus (le cadre de travail d'un conservatoire depuis la fin des années 90 est clair : formation de la pratique amateur - ce qui veut tout dire) et d'autre part la musique vit et se nourrit justement de ce "public"...
    j'ai parfaitement conscience en écrivant sur la musique que cela puisse sembler élitiste même si mon approche se veut pédagogique (j'épargne le mot ludique concon à la mode infantiliste)...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. suite
      Il y a peu j'ai eu avec mes collègues classique un gros débat sur l'enseignement de la musique dite contemporaine, celle ci jugée inabordable ou élitiste parce qu'elle a été accaparée par une bande de snobinards en fief IRCAM et que cet aspect intouchable a inondé la sphère créatrice par que française d'ailleurs...
      Notre conclusion a été que tant qu'on abordera la musique contemporaine avec cette notion de hauteur ou de jeu de maternelle à l'inverse (mais chose bien réelle) jamais elle ne se désacralisera, pourtant elle est vivace, active et particulièrement intéressante.
      Il y a qq temps un élu local a attaqué vivement l'ensemble des profs sur ce sujet d'élitisme...
      Je lui ai prouvé par a+b son manque d'info et que il jetait là des a prioris éculés, de ceux qu'on pouvait peut être entendre il y a 40 à 50 ans mais plus aujourd'hui.
      ce mot élitisme/spécialiste ou autre ne doit pas être vécu comme négatif... prenez un toubib, un ingénieur, un maçon, un boulanger, un chef cuisinier... chacun fait partie d'une catégorie professionnelle et sociale, d'une forme de "caste"...
      Prenez un passionné de foot et passez une soirée avec plusieurs d'entre eux... finalement leurs débats passionnés ressemblent largement aux nôtres, c'est juste leur passion qui diffère... et si je me retrouve parmi eux je suis largué comme eux le seraient parmi nous...

      cessons alors de nous déconsidérer et reconsidérons ce que nous faisons et aimons sur une échelle de valeur normale et non déviante, alors ce terme pourrait enfin disparaître de notre sphère.

      Quant à Mr Garner, laissons le nous charmer avec sa musique populaire et pourtant exprimée avec ce jeu d'une rare complexité et difficulté... la simplicité apparente n'est qu'un leurre et pour m'être frotté à ce monstre de technique pianistique j'en sais qq chose...
      bonne journée à tous.

      Supprimer
    2. D'accord avec toi sur le fait que les jeunes générations ne me semblent pas moins concernees par la musique, c'est ce que j'ai dit au dessus je ne le ressens pas comme ça même si ma passion biaise le tout en influençant la composition de mon entourage.
      Ce que tu dis est intéressant, c'est difficile d'etre pointu sans être élitiste quand on parle musique avec quelqu'un qui n'est pas autant baigné dedans que nous mais c'est tout aussi dur de ne pas faire dans la fausse humilité contre productive, même si c'est dur de se voir en "spécialiste" quand on n'a pas une connaissance de la théorie musicale très poussee.
      Tout aussi d'accord avec ce que tu dis sur les sphères professionnelles et de loisir et leurs jargons etc..

      Supprimer
    3. La problématique des passionnés et des professionnels au coeur de ces passions est paradoxale.
      D'un côté on voudrait être le plus "large" possible, le plus lisible et quelque part compris donc accepté, reconnu, etc... possible et de l'autre on aime bien tout de même avoir ce caractère d'exception donc forcément qui influe vers ce qui est mal interprété sous le terme d'élitiste.
      Ce mot est mal employé.
      Il y l'élite des zicos et les zicos par exemple... je me considère pas dans la seconde catégorie, je suis juste prof de zic et zicos, un boulot qui a sa place dans la société, point barre et je l'affirme au quotidien, c'est peut être là la véritable implication statutaire.
      Je me marre toujours l'été en voyant - ou jouant parfois avec (mais de moins en moins car je ne les supporte plus) - ces mecs qui, parce qu'ils jouent les 50 mêmes standards de jazz s'autorisent à croire qu'ils sont une élite et se comportent comme tels dans des restaus où leur boulot consiste juste à jouer sinatra, d krall ou autre jazz "populaire", le manouche en tête. (et là on a droit à un déballage de virtuosité incohérent, mais permettant de se croire à soi même que parce qu'on les doigts qui bougent on est "élite" musicale)...
      ils ont oublié qu'ils sont là juste pour un boulot consistant à faire prendre autour d'un répertoire, du bon temps à des estivants... ils ne sont ni des stars, ni une élite... juste des mecs lambda comme celui qui fait les cocktails gagnant leur vie avec une compétence (un talent ?) qu'ils ont développé et choisi de développer.
      j'ai joué tout l'été avec une nana qui se prenait pour une star et je peux te dire que c'est épuisant... faut redescendre sur la terre ferme parfois...

      il y a peu Chris parlait en article de "et toi t'écoute quoi ?" pour finalement se rendre compte qu'on avait peu d'interlocuteurs dans la sphère sociale lambda qui avaient un sens détaillé de la zic et ce, sans notions théoriques, juste, disons passionné parlant de simples sensations.

      Si j'ai parlé du foot c'est pour faire un vrai parallèle mais tu peux le faire dans toutes les sphères passionnelles...
      Les mecs ont retenu des dates, des nb de buts, les noms des joueurs, leurs transferts, etc, etc... tout comme toi ou moi finalement retiennent les noms de tel zicos ayant joué dans tel album, sa date de sortie les anecdotes autour, etc, etc...
      Les passions, quelle qu'elles soient sont identiques.
      le problème de la musique est de s'être positionnée d'emblée comme à part, par des gens se voulant et croyant exceptionnels c'est pour ça que cette appréhension sociale et socio culturelle est très vivace dans nos esprits.
      mais c'est c'est aussi un débat culturel éducatif chez nous, dans d'autres pays la musique fait partie de l'éducation dès la petite enfance et est donc naturelle socialement.
      Alors un choix se fera forcément qui dictera une vie soit amateur soit pro autour d'elle mais au niveau "reconnaissance" sociale le musicien a juste comme tout corps de métier, sa place...
      l'exception socio cul franco française...

      à +

      Supprimer
  6. En voilà une belle relance. Je regrette encore plus mon peu de passage, même "chez moi" Manque de temps. Ce qui me manque dans ces échanges, ce sont vos expériences aujourd'hui, avec votre entourage ou vous même, sur le débordement de la musique dans d'autres domaines que la musique. Ce n'est pas pour penser que c'était mieux avant, mais je voulais savoir si, disons depuis les années 2000, si la musique continue à véhiculer, à influencer, plutôt participer au mode de vie de l'auditeur: pensées, opinions, attitudes, lectures, activité, modes etc... Est ce que pour certains il existe une musique politique, subversive et même souterraine?
    Je n'ai que l'exemple de mes enfants et de leurs amis et j'y ai vu la prédominance de la culture japonaise et des jeux vidéo, domaines qui se chevauchent. La musique? Une place marginale et parfois même hors "sujet" Le fiston, né en 85, a été longtemps amateur de Metallica & co. Son truc à lui, comme une parenthèse, limite jardin secret.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. je réponds rapidement...
      je suis persuadé que oui, les ados que j'ai en cours et qui sont passionnés de zic affirment clairement cela dans leurs comportements sociaux que ce soit en classique comme en musiques actuelles. ce non comme un sentiment d'élitisme (sauf si leurs profs le leur martèlent) mais juste comme une forme d'appartenance à une "bande", un acte social...
      et vers les 17/18 ans commence réellement la fusion politico/musicale et sociale.
      l'an dernier avec les élections nb de jeunes ayant atteint leur majorité s'affichaient clairement rapport à leurs axes artistiques /musicaux et donc culturels en prenant réellement en compte cet axe dans leurs futurs choix de vote. certains m'en parlaient même étant dans un marasme forcément compréhensible que je me suis gardé d'influencer (boulot oblige) mais j'ai positionné l'éthique, certaines valeurs sachant que bouffer et payer son loyer restent tout de même prioritaires comme avoir du taff...
      bon j'arrêt là pour aujourd'hui. si suite ce sera demain.

      Supprimer