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mercredi 29 mai 2024

Detroit, Motor Town, Please, Mr. Postman, Can You Hurry Love?


C’est à l’occasion du Mitch Ryder que je souhaitais trouver un livre dont le sujet était la ville de DETROIT.

J’ai trouvé ? Peut-être bien, même si cela ne cochait aucune des cases attendues.

Je cherchais à comprendre comment une ville aussi imposante que Detroit pouvait malgré sa taille connaître le destin de ces villes fantômes de chercheurs d’or, en fait comment justement par sa taille elle pouvait résister et échapper à l’abandon. 
J’espérais une fable réaliste sur une solidarité organisée pour ne pas atteindre le stade 4 que Dmitry Orlov expose dans « Les cinq stades de l'effondrement »

L’effondrement social vient quand l’État ayant failli dans ses missions de protection, les organisations caritatives ou mutualistes se désagrègent à leur tour. L’effondrement social est inévitable partout où la société est complètement dépendante de la finance, du commerce, ou du gouvernement.

Il peut être prévenu dans les endroits où la société dépend de l'entraide mutuelle, de l'interdépendance physique, et de l'auto-gouvernement. Les individus ne peuvent plus compter que sur la solidarité de leurs proches et d’une communauté de petite taille s’ils ont la chance de pouvoir en faire partie.

La solution, dans ces circonstances, réside selon DO dans la formation ou la consolidation de communautés qui soient assez fortes et cohésives pour procurer le bien-être à tous leurs membres, assez grandes pour être pleines de ressources, et cependant assez petites pour que les gens puissent avoir des relations directes, et pour prendre une responsabilité directe dans le bien-être de chacun. On retrouve le thème anarchiste pour ne pas dire communiste (au sens originel du terme) car ce mot est obscène pour un lectorat américain.

 https://institutmomentum.org/cinq-stades-de-leffondrement-dmitry-orlov

 "Là où nous dansions" se lit comme se visionnait la série TREME, avec davantage de sauts dans le temps, sans perturber la compréhension du sujet qui s'intéresse à un seul aspect de Detroit, un aspect suffisamment fractal pour comprendre plus large:

Le Brewster Douglass Project

Un ensemble d'immeubles, projet porté par Madame Roosevelt, prioritairement dédié au "working poor" - je ne traduis pas, je trouve qu'en anglais cela porte davantage -  constructions des années 40 et 50. Les dernières tours ont été détruites en 2014.

Ces tours, les quartiers avoisinants, ses habitants sont une histoire que les promoteurs d'aujourd'hui tentent d'effacer (ou effacent?)

Je me souviens d'un commentaire de Ranx lors de mon périple chez Mitch Ryder.

« … les livres les plus intéressants ne sont sans doute pas ceux qui prennent la musique comme angle d'approche… »


Sur un sujet quand je ne sais pas, j'invente et forcément je tombe très rarement juste. hé bien sur Tamla Motown... je me suis trompé.


Je savais que MOTOWN venait du surnom de Detroit, MOTOR TOWN, et je pensais que l'âge d'or de Tamla se situait surtout à Los Angeles.

Or une grande et belle partie du catalogue de Tamla provient de ces quartiers de Détroit. J’attendais une musique pleine de fureur et de colère, chauffée à blanc évoquant les bruits des chaines de montage et les odeurs d’huile de moteur (Hé ho ! « chauffé à blanc » je ne l’ai pas fait exprès !)

The Marvelettes - Please Mr Postman



Ou alors, comme le suggère l’intervenant de ce documentaire -  Detroiters de Andreï Schtakleff – il faut entendre le rythme


Martha & The Vandellas - Nowhere ton Run


(Message: je suis à la recherche du documentaire cité plus haut. Au cas où, si de votre côté... en attendant, j'attends, j'attends... et puis j'oublie... c'est la, c'est la vie)

Revenez! Revenez! Donc pour en revenir au livre quelques fils à suivre dont MOTOWN du point de vue des immeubliens (habitants d'immeuble, faut tout vous dire!!) 
Avant d'arriver sur nos platines, ces artistes, ces vedettes et même ces stars étaient des filles et fils de voisins de paliers, d'immeubles, du kaaartier koi!

Quelques pages pour raconter l'attroupement dès potron-minet au départ du bus MOTOWN pour une tournée. Une maman accompagnatrice pour vérifier que tout ce petit monde va bien se comporter avec les filles

Des mots pour sortir une chanson de l'ombre

The Supremes: Buttered Popcorn


D'autres pour donner un relief particulier et cruel à ces sons pourtant si innocents... en apparence

Diana Ross & The Supremes - Someday We'll Be Together


Il a raison le Ranx, une ville ne se raconte pas à travers sa musique, mais l’inverse ? Ho oui l’inverse, une bête ritournelle que l’on connait par cœur, soudain gagne en épaisseur, en humanité, un peu pour avoir passé quelques heures à lire l’histoire de Detroit. Beaucoup, énormément, le cœur qui se gonfle d’émotion, la respiration qui se retient et les larmes que l’on appelle de ces yeux… pour avoir vécu à Brewster Street et regarder le vide laissé par la disparition des tours

The Supremes - You Can't Hurry Love



FIN


PS: Au fait, « chauffé à blanc » ... je l'avais fait exprès.
PS aussi: J'ai DROP BOX le HITSVILLE... une belle sélection des titres....

14 commentaires:

  1. Bel hommage à cette ville du Michigan...
    Comment accéder à votre dropbox, je ne trouve aucun lien?

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    1. Merci du compliment.... Il faut m'envoyer une adresse email à lusdevant AT yahoo POINT fr et je vous ajoute à la liste des bienheureux.

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  2. Il est magnifique ce coffret, il s'achève au déménagement vers L.A et c'est parfait pour moi. La suite ne m'a plus tellement concerné, sinon pour les expérimentations de Norman Whitfield (papa was a rollin stone, it should have been me...). Dans les années 70, Motown s'est vu dépassée par la droite, par la gauche, le haut et le bas. Le Funk se faisait mieux et ailleurs. Qu'importe, avec ce que le label avait donné la décennie précédente l'histoire parlerait en sa faveur.

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    1. Je repense à ta réflexion, je sais je radote car énoncé plus haut, mais avec l'histoire et l'image que j'avais de DETROIT jamais je n'aurai pensé à ce que cela inspire cette musique, même si on me parle de rythme proche des chaines de montage - mais je n'ai pas cette oreille musicale - je penche pour du volontarisme et la découverte d'un sacré filon pop pour sortir du ... au hasard... du blues?

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    2. Si Motown a été influencé par quelque chose du Detroit industriel, c'est dans la façon dont Berry Gordy a mené son entreprise que ça s'est ressenti. Bien plus que dans ces histoires de tempo largement tirées par les cheveux.
      L'ambition de Gordy était l'exacte inverse de celle de Sam Philips qui rêvait d'un blanc qui chanterait comme un noir. Gordy visait le Copacabana de New York, le Flamingo de Las Vegas et pour atteindre ce but rien n'était trop blanc pour lui. Lorsque Diana Ross pointa son ravissant museau, il pigea vite qu'il tenait la pépite qu'il n'aura de cesse de polir. Musicalement la volonté était la même, faire propre, faire pop, faire imparable. Sam Cooke avait montré la voie à suivre.
      Tu as raison, il n'était pas question de Blues pour Berry Gordy. Et les Supremes ont eu le Copacabana et toute la respectabilité qui va avec.

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    3. Ce que raconte le bouquin: effectivement M. Gordy préférrait le timbre de Diana Ross - et je le comprends - plutôt que celui de Florence Ballard plus soul, à l'enterrement de celle ci à Detroit les habitants siffleront Diana Ross qui se permettra lors de la cérémonie de venir chanter avec Mary Wilson "Someday We'll Be Together", Emouvant? Il semblerait qu'elle a choisi un titre où Florence Ballard n'est plus au chant. Voilà pour le potin ;-)

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    4. J'ajoute, l'épisode MOTOWN n'est pas le centre du bouquin...

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    5. Florence Ballard/Diana Ross, c'est la junkie mythique face au cobra. Qui peut barrer la route à Diana Ross, hein ?
      Elle a subi les foudres du ghetto plus d'une fois, son concert à Central Park avait fini en émeute, les ghetto boys dévalisaient le public de bobos blanco. Tu crois que ça l'a ému à Diana ? T'as vu dans quel état elle a mis Michael rien qu'en lui donnant la tétée ? Un cobra, je te dis.
      On dit ça et puis elle chante love child et on souhaite tous être adoptés ))

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    6. Au fait, il donne quoi ce Eisenhower blues repris par Costello ?

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    7. J'avoue avoir souvent était paresseux et donc moins écouté la face B du "King Of America" et donc merci, **** pour sa version modestement habitée. Pour tout de même un de ses albums les plus géniaux... Une critique de AMG qui parle bien mieux que moi (en toute modestie, humour lourdingue mis à part)... ==>

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  3. Revue du roi d'Amérique par Stephen Thomas Erlewine
    Éliminant une grande partie des excès qui encombraient Punch the Clock et Goodbye Cruel World , Elvis Costello est revenu à ses racines folk-rock et pub rock avec King of America, créant l'un de ses disques les plus émouvants et personnels. Costello a littéralement pris l'album comme un retour aux racines, se présentant sous son prénom Declan MacManus et remplaçant les Attractions par un groupe d'hommes de session de Los Angeles (bien que son ancien groupe apparaisse sur un morceau), qui donnent à l'album un côté racine mais élégant. placage qui sonne remarquablement chargé après les affectations polies de ses productions Langer / Winstanley . Et non seulement la musique semble vivante, mais ses chansons aussi, sans doute son meilleur ensemble depuis Trust . Travaillant dans les limites de la country, du folk et du blues, Costello écrit des récits lettrés et introspectifs sur la perte, le chagrin et l'Amérique qui sont étonnamment émouvants - il a rarement fait mieux que "Brilliant Mistake", "Glitter Gulch", "American Without Tears". ", " Big Light " et " Feux d'artifice intérieurs ". Ce qui différencie King of America du sous-estimé Almost Blue, c'est que le country de Costello sonne désormais habité et usé, apportant une nouvelle profondeur émotionnelle à la musique, et cela contribue à en faire l'un de ses chefs-d'œuvre.

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  4. J'avais été super déçu du bouquin "Sample" de Pierre Evil.. trop détaillé, ciblé, pointillés et eux.. Pourtant c'est un coin du monde artistique qui mérite de grands écritures. Je vais tenter cette dame Perrignon. Tiens, elle a pas un frangin la Judith ?

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    1. Davantage surpris que déçu, je l'avais mis de côté pour le moment où j'aurai envie de connaitre cette ville un peu comme ce qui a été écrit pour Los Angeles: un mix de "City Of Quartz" & "Waiting For The Sun", finalement davantage proche du "Waiting.." Comme le dit Ranx un lieu ne se raconte pas via sa musique, l'inverse oui, connaître le lieu dont sa musique mais aussi sa population, son architecture, sa cuisine, ses institutions, son histoire etc... même si j'aime que la musique prenne une part plus importante, mais c'est pour répondre à mon obsession.
      La même chose en France? Rennes? Marseille?

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  5. je note la référence, étant donné que je suis resté sur ma faim

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