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jeudi 13 juin 2024

Le jour ... Non, le soir où j'ai aimé l'opéra, et j'ai failli ne jamais l'aimer ce même soir.

 




Une histoire en plusieurs chapitres et plein de faux départs.


Avant-propos

C'est quoi un (AUTO)STÉRÉOGRAMME? C'est ma métaphore.

À première vue rien de perceptible, mais en regardant d'une certaine manière se détache alors une image en relief (Davantage d'informations sur le web). Soudain une révélation, il n'y avait rien et maintenant je vois quelque chose qui m'échappait.
L'opéra pour moi a été la même expérience, à ceci près que le stéréogramme peut rapidement faire mal à la tête alors que l'opéra, lui, cache de grandes émotions, sensations, impressions.



 
Préambule

TOMMY des Who.

Vous pensez: il évoque TOMMY car son premier opéra? Un opéra rock?
Pas du tout. 
Juste une anecdote: c'est mon grand cousin qui ne jure que par les who QUADROPHENIA, TOMMY. Alors prenant mon courage et mon argent de poche à deux mains je fonce chez Paul Beuscher à Bastille acheter une cassette. Oui à l'époque Paul avait un rayon musique.

- Bonjour monsieur le marchand, je voudrais un disque des Who, dessus il y a une chanson qui s'appelle TOMMY
- Heu, non, ce n'est pas une chanson jeune homme, c'est en fait deux albums
- ? Mais il n'y a pas la chanson TOMMY alors?
- Dans un sens oui, mais tout le long de l'album. C'est évoqué, et il faut les deux cassettes
- Deux cassettes pour une chanson?


Mais alors ici, quel rapport ?

Si si, il y en a un. Disons que mes premiers contacts avec la musique ont toujours eu ce goût de ....


Prologue

Luciano Pavarotti. À la télévision

1985, je vis en Allemagne. J'ai une drôle de relation avec les émissions télévisées, je parle trop mal la langue pour bien comprendre et je laisse mon imagination combler les lacunes.

(C'est à mon retour en France que je prends conscience que je n'avais rien compris à "Miami Vice", mais j'aimais bien ma version, une parenthèse à peine hors sujet)

C'est à cette occasion que je découvre Pavarotti lors d'un récital.
Je tombe sous le charme des chansons traditionnelles italiennes et bien entendu de sa voix.

J'oublie de préciser qu'à cette époque je suis déjà captif des interprétations des crooners, Sinatra of course et des grands airs de cinéma, John Barry, Ennio Morricone, Nino Rota... 




Après cette découverte, une réaction: je le veux, je le veux... Ile me le faut


Chapitre 1

Puccini CHE GELIDA MANINA

Deux cadeaux de ma belle-maman



Je dévore une bonne partie du répertoire, et il y a un titre en particulier: CHE GELIDA MANINA.

De retour en France me vient une nouvelle habitude, l'écoute de la musique au casque. Bien plus pour résoudre un problème de promiscuité que de qualité d'écoute.
Et le matin, avant de partir travailler, je choisis un ou deux morceaux. 
Parmi eux, un qui m'a demandé davantage de temps, mais une fois conquis, je l'utilise comme stimulant.
Le final me soulève, je l'attends avec impatience pour l'effet physique qu'il provoque, cela ressemble aux premières fois répétées à l'envie.


Cette note puissante, longtemps tenue. Une première composante!


Chapitre 2

Premier opéra 

Je suis en mission à Richmond Angleterre et c'est en passant devant un disquaire que je saute le pas en achetant MADAME BUTTERFLY (Mouche à Beurre en français)


Etourdi que je suis, je me suis trompé.
Aujourd'hui je ne m'explique pas facilement cette confusion, j'étais pressé et avais peu de références sous la main, même pas le titre CHE GELIDA MANINA. Juste Pavarotti, Puccini.

Une fois de retour à Paris, je me jette sur les CD, je ne lis même pas le livret, je passe les titres un par un. Au casque
Pas de CHE GELIDA MANINA, ni de TOMMY d'ailleurs.
Je retourne à mes compilations et comprends mon erreur.

Déception.

Un soir que je suis seul dans l'appartement. 
Merde je l'ai payé assez cher ce coffret. Je décide une dernière écoute avant remise aux oubliettes.
Je baisse l'halogène au minimum et je m'allonge sur le canapé. 
Mon esprit vagabonde et puis soudain

VIENE LA SERA suivi de VOGLIATEMI BENE qui font corps malgré la séparation


 



J'entre dans ce labyrinthe sonore sans difficulté et ne souhaite plus en sortir, c'est la révélation. Mes écoutes passées sans résultat ont laissé une chrysalide qui enfin se métamorphose.

J'ai ma méthode d'écoute, je la vérifie sur LA BOHEME, TOSCA. Cela devient une drogue dont je recherche l'effet euphorique.

Et je me pose une question fondamentale


Chapitre 3

Effet PUCCINI ou effet OPÉRA?

Je veux savoir et c'est avec timidité et fébrilité que j'essaie ma méthode avec Verdi et sa TRAVIATA.
Pour les connaisseurs ce choix doit faire sourire par son manque d'audace. 
Une confirmation et une surprise. Le plaisir est grand mais différend, je découvre une euphorie encore inconnue, une nouvelle saveur.

DELL'INVITO & LIBIANO NE


C'est donc avec une oreille timide que j'entre dans cet univers, je m'intéresse aux interprétations, aux critiques. Je lis les livrets, l'histoire et les histoires de l'opéra.

Je visite, je tente, je risque... mais toujours avec cette méthode d'écoute: l'empreinte puis la révélation.

Suite à Verdi, je tente Richard Strauss - Wagner m'impressionne trop - et me voici embarqué sur SALOME..

WO IST ER




Il me faudra davantage de temps, une période de doute, sur BORIS GODUNOV, davantage de temps mais alors quel résultat, encore des nouvelles sensations: obtenues par ces effets réduits à quelques notes: apaisement, gravité, introspection.

ONE MORE FINAL STORY 





Je gagne en assurance, ma boulimie entamant le budget alimentation des enfants (naaan je déconne) je me tourne vers les médiathèques et le rythme d'emprunt: 9 semaines par Opéra.

Le KOBBÉ comme guide et plusieurs années de découvertes.



Epilogue

Après une dizaine d'années de mono-écoutes j'ai réussi à conserver ce rituel en laissant la place à d'autres musiques pour d'autres sensations même si l'Opéra aura été la plus grande de mes découvertes.

Quelques échecs - pour l'instant - tel Berg WOZZECK ou Zimmermann DIE SOLDATEN.

En revanche

Un monument qui m'a demandé des années d'écoute - non pas pour le posséder - mais pour aboutir à un 24h non stop de RING de Wagner . Quel souvenir

Et pour finir et rebondir sur la toute première vidéo, oui j'ai les larmes quand j'écoute certaines merveilles, comme

Richard Strauss ROSENKAVALIER le finale


Elles réveillent en moi des moments heureux et douloureux sans distinction et je me laisse porter.

Et maintenant? 
Maintenant, même méthode avec davantage de lecture ... et ça fonctionne encore pour mon plus grand... pardon MES plus grands plaisirs.


TOI QUI SUS LE NÉANT DES GRANDEURS DE CE MONDE



À suivre

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