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dimanche 19 octobre 2014

Richard Thompson, je veux tout tout ...Une nouvelle histoire d'ogre


Je cherche, je cherche mais impossible de me souvenir comment j'ai attrapé le virus Thompson.

Pas à l'époque que j'aurai écouté Fairport, ado je m'imagine bien le dialogue entre des plus vieux qui me diraient « T'aime pas Fairport gros nul !! » et moi « tiens prends ce Led Zep dans la tronche »

Pour faire lien avec mon post précédent. Page 174, témoignage de Bebe Buell, je cite « Led Zep,  mais je sais que lorsque les garçons l'écoutaient, ils devenaient terriblement suffisants et prétentieux»
Avançons.

Parlons de cette nouvelle période musicale qui s'ouvre : An 2000, j'ai quarante ans, je découvre en même temps le MP3, la médiathèque, des amis aux goûts différents ce qui devaient réveiller l'envie de découvrir... Puis les lectures qui servent de guide (Dico Assayas par exemple) … enfin les Blogs, les Forums.

Découvrir tout ce que je n'avais pas su ou pu aimer, tout ce dont je n'avais pas entendu parlé.

Cette période, toujours d'actualité, je pourrai en raconter.
Comment j'entends mon premier Tim Buckley, comment je me jette à bras tout court dans l'Opéra, comment « Vibrations » me donnent le goût du continent Africain, comment je découvre des genres : Country, Electro, Soul... Sunshine Pop … de grandioses contrées : Brésil, Zanzibar...

N'en jetez plus et donnez moi du temps.

Donc Richard Thompson, c'est forcément un conseil d'un passionné à la médiathèque. Car ce «Mirror Blue » n'est pas présenté comme majeur dans sa longue carrière, ça je le sais après m'être penché sur les travaux du bonhomme.



Mais moi, dès le premier morceau je suis tombé dans le travers de l'ogre musical : je veux tout tout tout.

Habitué à un Costello pas bégueule sur les influences régurgités, je retrouvai la même démarche ici.
Premier titre donc, rythmique à Tom Waits, voix de profundis et jeu de guitare absolument fabuleux et la plupart du temps en retenu.

01 Richard Thompson - Mirror Blue - For The Sake Of Mary


02 Richard Thompson - Mirror Blue - MGB-GT

Et puis il y a eu « The Way That It Shows » ce titre qui m'a tué, façon de chanter, mais j'étais fait comme un rat, une fois la mélodie acquise, je devais entendre enfin un autre guitariste émotionnel à la Neil Young. En cas de doute écoutez le titre en entier et dîtes moi si vous ne rêvez pas d'une Never Ending Story.

03 Richard Thompson - Mirror Blue - The Way That It Shows


Donc je voulais, je veux tout tout du monsieur et j'ai bien raison car aujourd'hui je découvre encore et pour le coup il n'y a que des bonnes nouvelles à venir.

Tombé sur l'artiste que l'on veut faire aimer par les autres, à tout prix. Je sais que ceux qui ont baigné dans le rock des années 60, 70, 80 et 90... Ceux qui aiment la rencontre des racines folkloriques et de l'électricité vont, doivent s'approprier l'univers complet du monsieur.

04 Richard Thompson - Mirror Blue - Taking My Business Elsewhere


Et comme tout est permis, je recopie ici l'introduction du Dico Assayas qui dit en plus court et en mieux ce que je raconte, mais c'est mon blog donc je bavarde.

En attendant, lisez

« Il a développé à la guitare un style inimitable...Fondé sur une vaste culture englobant Debussy, le folklore Anglais et Écossais, le Rock, le Jazz comme la musique du Moyen Orient. Il est un des paroliers les plus talentueux... De surcroît, il est un chanteur à la voix puissante et déchirée, capable d'être aussi émouvant qu'un Neil Young ou un Van Morrison. Qu'il soit autant méconnu du grand public est un sujet d'étonnement inépuisable pour ceux qui suivent une carrière longue à présent de plus de quarante ans »


Forcément entre mon sentiment après écoute et des critiques d'admirateurs aussi dithyrambiques (écrit sans faute!!) j'ai cherché et j'en ai trouvé des sujets de satisfactions.

Prenons juste l'album aujourd'hui considéré comme un classique incontournable de la musique populaire.


« I Want To See The Bright Lights Tonight »

Vingt ans plus tôt, un truc que je n'aurai pas aimé en mes quatorze ans. 
Mais après une bonne bouffée des Pogues, je pense que je me serai jeté sur ce trop plein de musique, j'aurai insisté et je ne me moquerai plus de ces instruments traditionnels si bien mariés avec ce son de guitare.

01 Richard And Linda Thompson - I Want To See The Bright Lights Tonight - When I Get To The Border



Sans oublier, Linda Thompson qui apportait cette pureté vocale qui marque les bords de falaises venteux.

Cette même Linda qui me fera à terme écouter avec davantage d'attention et donc de plaisir, peut-être, Nico :

01 Richard And Linda Thompson - I Want To See The Bright Lights Tonight - Has He Got A Friend For Me

En passant par Britten et ces ambiances de chansons de tavernes, je pouvais enfin respirer des parfums que je rejetai auparavant (« T'aime pas Fairport Convention, Gros Nul ?» Patience !)

« The End Of The Rainbow » est une merveille de plus, je la signale car je l'avais entendu par Elvis Costello (Probablement dans sa période Celtique) pour découvrir l'original qui s'élevait au dessus... et toujours ces notes de guitares qui pointillent

Et mes effets guitaristiques tant attendus? Ces longues mélopées! Un « The Calvary Cross (Live) » qui ne peut que rappeler l’envoûtement du Quicksilver et son autre « Calvary »


02 Richard And Linda Thompson - I Want To See The Bright Lights Tonight - Withered And Died


03 Richard And Linda Thompson - I Want To See The Bright Lights Tonight - I Want To See The Bright Lights Tonight


04 Richard And Linda Thompson - I Want To See The Bright Lights Tonight - The End Of The Rainbow


05 Richard And Linda Thompson - I Want To See The Bright Lights Tonight - The Calvary Cross (Live)



PS : expliquer un manque de popularité peut passer par des textes que je découvre noir noir noir.

Exemple, je vous laisse traduire « The End Of The Rainbow », Google arrive à cracher un peu de sens.

I feel for you, you little horror
Safe at your mother’s breast
No lucky break for you around the corner
‘Cos your father is a bully
And he thinks that you’re a pest
And your sister, she’s no better than a whore

Life seems so rosy in the cradle
but I’ll be a friend, I’ll tell you what’s in store
There’s nothing at the end of the rainbow
There’s nothing to grow up for anymore

Tycoons and barrow boys will rob you
And throw you on the side
And all because they love themselves sincerely
And the man holds a bread-knife
Up to your throat, is four feet wide
And he’s anxious just to show you what it’s for

Your mother works so hard to make you happy
But take a look outside the nursery door
There’s nothing at the end of the rainbow
There’s nothing to grow up for anymore

All the sad and empty faces
That pass you on the street
All running in their sleep, all in a dream
Every loving handshake
Is just another man to beat
How your heart aches just to cut him to the core

Life seems so rosy in the cradle
but I’ll be a friend, I’ll tell you what’s in store
There’s nothing at the end of the rainbow
There’s nothing to grow up for anymore

12 commentaires:

  1. En plus, l'homme semble infiniment humble - ce qui est assez rare pour un génie de cette espèce!

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    1. humbre mais terriblement pessimiste, en tout cas à une époque.

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  2. On a déjà échangé sur lui il me semble non? Comme quoi c'était pour moi un musicien pour musiciens (donc pas trop pour moi), et t'étais pas d'accord (ah bon ?..)
    En plus tu nous mets une tripotée de morceaux et y a même pas 1952 Vincent Black Lightning : on parlait motos avec Jack Logan et il avait mis ça sur le tapis à l'époque ce qui m'avait conforté dans mon sentiment (celui dont je te parle au début, ça va tu suis ?) Sinon j'adore Bright Lights, le morceau. Apparemment c'était un sacré numéro la Linda en question. El Vez avait baptisé une de ses choristes (les fameuses El Vettes) Qué Linda Thompson, je suis sûr que tu t'en souviens...

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    1. Oui, oui je m'en souviens maintenant que tu en parles. Je ne pouvais pas être d'accord juste pour mon cas, je ne suis pas musicien. Tu me fais penser à une critique similaire de Elvis Costello, un musicien pour critiques de rock, car il leur ressemblerait parait-il. Un point commun, avec un Beck par exemple, des artistes à grande culture musicale, une volonté de brasser le tout ou bien de se lancer dans un exercice de style...
      Au fait, même si pas approprié, je pratique la drop pour ceux qui souhaite, il me faut une adresse mail à lusdevant chez yahoo point france et je partage... Je ne crois pas le pratiquer avec toi, à moins que?

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  3. Richard qui ? Fairport quoi ? Ouais j'ai encore d'autres questions. Pourquoi j'ai toujours éviter FC ? Pourquoi je ne connais ni ce Richard ni cette Linda ?

    En guise de début de réponse j'ai écouté les morceaux que tu proposes. Et ça commence vraiment bien, For the sake of Mary j'accroche bien ce truc me plait et je me dis que j'ai bien fait de me poser les questions que je me pose au début de ce commentaire (ne me dis pas que tu ne comprends pas parce que c'est hyper clair) et que voilà prends ça dans les dents ça fait 35 ans que tu aurais dû assister à la Fairport Convention que le lave-linge Richard Thomson repasse mieux que la cuisinière Mike Brandt que tu devrais vite écouter le titre suivant et le suivant du suivant oui mais voilà le suivant me plait un peu moins mais c'est encore bon non sans déc j'aime bien mais le suivant du suivant encore un peu moins et finalement je ressens une sorte de lassitude au bout de quelques morceaux mais je ne sais pas pourquoi et j'aimerais bien me l'expliquer alors je relis ton texte et je me dis que tu as peut-être glisser dedans un mot subliminal qui m'a donné envie malgré moi d'aimer ça alors je cherche et je cherche et en fait c'est là sous mes yeux écrit noir sur beige d'ailleurs c'est quoi ce choix de couleurs tu l'as fait valider par la Ligue du Bon Goût au moins c'est écrit en toutes lettres je te cite sans mettre de guillemets pour ne pas interrompre mon monologue rythmique à la Tom Waits voix de profundis et voilà moi je me suis fait avoir c'était bien vendu enfin avoir c'est un tantinet exagéré vu que le morceau est quand même très bon même si les suivants tu sais j'aime moins tout ça. Alors quoi ?

    Alors je réécoute les autres pour être sûr.

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    1. Bon, mea culpa, le Tom Waits c'était vraiment que pour le premier, il n'abuse pas du déglingue cabaret déconstruit mal recollé? D'ailleurs il n'abuse de rien, seul reproche qu'il pourrait lui être fait.
      Mais il se trouve que je possède sans avoir écouté des albums années 86..87...96 qui cette fois ci optent pour le déconstruit (mais c'est pas moi qui le dit, c'est l'admirateur en gras la haut)
      J'y reviendrai, pour voir et raconter... Mais me voilà parti pour ailleurs. J'ai rangé Thompson.
      Quoi ma couleur beige? Ça va très bien avec la couleur de mon dentier. (Sans oublier la cravate marron, merci Coluche)

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    2. J'ajoute; dans els autres références, Neil Young guitareuyx n'a pas été une accroche alors? Hein? De quoi je me mêle? C'est pour aider celui qui s'approche d'une fan de Springsteen, il y a des étapes à respecter même quand on pense ne pas savoir changer!!

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  4. Ah ouaih, pas faux..j'écoute souvent Thompson, sans pouvoir en parler.. les FC aussi, pourquoi c'est si bon un disque de lui et que ça laisse de marbre la planète entière ? enfin, pas aussi chaud qu'il faudrait. Le charisme ??

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    1. Je suis toujours partagé sur ce que cela implique pour un artiste du manque - relatif et subjectif - de reconnaissance du "grand" public. Injuste ou bien pas grave si l'artiste peut continuer son oeuvre?

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  5. C'est marrant, autant j'écoute Thompson, autant j'oublie tout le temps d'écouter FC que je connais finalement très peu pour cette raison.
    Et ce qui est encore plus marrant, c'est que tu présentes les deux albums qui m'ont connaitre le monsieur.

    Si on devait faire une short lists des grands artistes à réevaluer, il serait forcément dedans.
    Malheureusement les médias rocks préfèrent nous recycler le moindre prout des Rolling Stones ou de Led Zep plutôt que de s'éttarder longuement comme il le mériterait sur lui. Surtout que, lui, contrairement à ceux qui occupent la place a toujours sorti des disques intéressants voire admirables...

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    1. La coïncidence est amusante pour "Blue Mirror" qui ne me semble pas sortir particulièrement de la masse de ses oeuvres. L'autre album, lui est devenu une référence.
      Pour les rock critic, je suis plus tolérant: si tu les sors de l'actualité, tu obtiens de chouette papier ou bouquin, tu retrouve des passions aidées par du métier. C'est le dico Assyas pas exemple qui m'a fait aussi plonger chez Thompson. Mais quand tu es payé pour être dans l'actualité...C'est moins facile à concilier.
      En terme de critique de disque je ne sais pas comment cela fonctionne, qui déclenche la demande de critique?

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  6. Ma rencont(re avec Thompson c'est faite avec les inrocks et la médiathèque. Et ils avaient blue mirror et le double qui est sorti un peu avant ou après... Même sur ton blog, il n'aura pas attiré la foule comme il le mérite pourtant.
    J'aime moi aussi beaucoup le dico d'Assayas. Il y a des article très bien fait. Le problème, c'est la presse en générale, mais elle est aujourd'hui moribonde ou hyper spécialisé comme un plan marketing...

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