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dimanche 20 octobre 2019

Jules Massenet: Thaïs (Inclus une anecdote nulle part ailleurs)


En préambule, un mot (en fait des phrases) sur: les effets de ces chroniques sur l'auteur, l'opéra et Massenet.

Préparer une chronique sur des musiques encore peu écoutées, oblige une écoute attentive.
La même que celle consacrée à un achat, précieux.
C'est un peu pour ça d'ailleurs, en plus d'une petite (petite!!) dose d'égotisme, que je maintiens ce blog.

En retour, j'observe qu'une fois la chronique diffusée, c'est l'autorisation de passer à autre chose, de chercher le prochain sujet.

D'ailleurs pendant sa conception, l'oeuvre rythme l'écriture, dernier sursaut d'écoute, avec beaucoup d'interruptions pour goûter encore une dernière fois les bons, les grands moments. Une dernière?

Massenet. Je me souviens.

Quand j'ai commencé à me pencher sur l'univers de l'opéra, j'avais en main un numéro hors série, une sélection d'opéra à connaître.
C'est comme tout chez moi, il me faut une histoire.



Il m'a fallu Puccini ...
 - je radote souvent ce que je dois à "Madame Butterfly" -
... puis Verdi et la "Traviata" pour mettre au point ma méthode d'écoute. Celle qui tournait le dos aux premières impressions: incompréhension, déroutance, déconcertance.

Cette méthode ne m'a pas épargné des surprises, des doutes.

Donc dans ce hors série: "Manon" de Massenet

Malgré ma jeune expérience du genre, je reste inquiet. La sensation d'entendre ce qui sert généralement de cliché quand on veut se moquer du maniérisme de l'opéra qui penche vers l'Opérette.
Ce genre là:

Les inconnus parodie Luis Mariano

En fait de cliché, plutôt de stéréotypes: si l'opéra Italien c'est souvent la passion qui domine, l'opéra Allemand le fantastique (une fois débarrassé de l'ombre Italienne), l'Anglais? l'inverse de la passion? ...

... tout ça pour dire que pour Massenet, une fois passé les inquiétudes, ce sont les qualificatifs de élégance et délicatesse qui me viennent à l'esprit.

Ainsi, avec un des plus grands ténors, peu starisé et idéal pour confirmer mes qualificatifs: Alfredo Kraus

01. Jules Massenet - Manon Cd1 - Et Je Sais Votre Nom

Massenet, je pensais m'être familiarisé, pourtant encore de l'étonnement: le découvrir caméléon qui prend la couleur dominante des livrets.
Ici, Werther lui inspire des tempêtes quasi Wagnérienne.

01. Jules Massenet - Werther Cd2 - Act Iv. Symphonie [orchestre]

Là, l'Espagne ... Avec cet air de basse, que j'aimais chantonner dans la rue.
Pauvres passants, si par malheur je sortais d'un bon repas arrosé, alors il n'était plus question de chantonner mais de tester mes capacités à descendre ma voix... sur

01. Jules Massenet - Don Quichotte Cd2 - Riez, Allez, Riez Du Pauvre Ideologue

Je pensais en voir fini avec Monsieur Massenet. Je me faisais l'idée que ses autres oeuvres étaient peut-être (important le peut-être) davantage mineures.

Je gardais les bons moments, je l'oubliais et puis, il n'y a pas longtemps...
...mon frère, plutôt Wagnérien dans ses goûts (tout un épisode où il a pu connaître Bayreuth!!!), découvre un grand plaisir à sa découverte de Manon.

Ce qui m'incite à reprendre, à farfouiller et je découvre... que Massenet est cité dans le livre "L'Opéra pour les Nuls"... Pas seulement pour  Manon ou Werther...

Mais Thaïs

Et pour commencer cet air.
QUOI!! C'est de Massenet ça:

Thaïs Méditation


Wouahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh.....

... mais revenons à la musique

Le résumé de Wikipedia, dont je jalouse l'efficacité, tant dans si peu:

L'action se déroule à Alexandrie au IV siècle.
Un moine cénobite, Athanaël, cherche à convertir au christianisme Thaïs, courtisane célèbre et prêtresse païenne vouée à la déesse Vénus. Il y réussit, mais Thaïs choisit alors de se retirer du monde et de vivre cloîtrée dans un couvent, avant d'y mourir. Athanaël découvre trop tard que son obsession pour Thaïs était teintée d'amour charnel, et, alors que Thaïs meurt dans la joie de la rédemption, il renie sa foi en désespérant de son propre salut, à l'inverse de Thaïs

Haaaaa ces personnages de femmes envoûtantes, mystérieuses.
Cette littérature à fantasme: "L'Atlantide" de Pierre Benoit, "Elle" de Henry Rider Haggard.
Ces lieux d'un passé lointain, source de récits fantastiques, mystiques.

Ici, Thaïs prêtresse de Venus, Alexandrie ... Et le choc du moine qui découvre la ville:

I. Prelude & Voila Donc La Terrible Cite


L'air de Thaïs me rappelle cette réflexion de Catherine qui goûtait peu l'Opéra.
"Comment accepter l'écart entre le physique des interprètes quand ils chantent
  - Je suis un papillon.."

Jules Massenet - Thais Dis Moi Que Je Suis Belle


Je n'ai jamais su la convaincre que la musique est plus forte que ça.
(La version que je vous place en Drop n'atteint pas - chevrotement en cause - la qualité, la classe, le frisson de Madame Fleming.. La p***ain de note finale)

Haaa Massenet, qui laisse ses personages souffrirent dans le désert ardent, sur une musique partagée entre l'orientalisant dramatique et l'échange de passions plus délicates qu'enflammées.
C'est tout Massenet.

J'ai cherché, cherché, cherché une image qui colle avec la tension de la scène.
Finalement j'ai trouvé

11. III. L'ardent Soleil M'ecrase & Des Gouttes De Sang & O Messager De Dieu,



... et ce final. Cela vaut bien les saisissements provoqués par les tueries des duo Puccinien.
Pas question de s'attarder sur le destin que le christianisme réserve à ce personnage féminin libre.

Pas obligé d’adhérer pour goûter au crescendo final. (Sauf à décider que c'est Athanaël qui a la révélation!!)



Jules Massenet - Thais - III. C'est Toi, Mon Père!



En résumé, quelle plaisir!
Les ingrédients pour tenir de grandes histoires, et malgré toutes les influences facile à identifier pour que nos coeurs explosent, il y a cette touche Massenet, la touche so frenchy. Boudoir, dentelle... davantage de larmes que de sang.

Et l'anecdote?
Mon grand-père s'appelait Jules. Pépé Jules!!

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