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mardi 31 décembre 2013

This Is ... Elvis Costello (Thanks to Mister Keith Michard: His Idea and the COVER)



J'aurai pu ou du attendre de passer en 2018, cela aurait fait pile poil quarante ans...
Mais ça me grattouille depuis l'existence des "This is..." de Keith Michard. Un Elvis Costello.
Rappel du principe : Un titre par album dans l'ordre chronologique. Un genre de Best Of mais en mieux.

Encore une superbe occasion que je me donne pour parler de moi, et pas trop de suite de musique, mais d'intimité. Je vous rassure de l'intimité en surface. Rien de gênant et majeur pour moi.

Et comme j'ai davantage d'intérêt à l'écrire que vous à le lire, je vous autorise ce
GOTO COSTELLO......

Je n'ai jamais été fan de qui que ce soit. Pas comme on imagine un fan transit. Mais je dois beaucoup à Elvis Costello. J'ai eu un avant et un après l'Elvis.

Je fais vite : En 77, en pleine période Punk et en adolescent libre de ses mouvements, il me manquait un truc. Je portais d'épaisse lunette, un peu grand duduche, pas le look sexy mais le genre qui fait rire les filles, parfois à mon insu (Ha jeunesse cruelle)

Un jour elle me dit, "tu ressembles à Elvis Costello". Je devais vérifier si c'était plus sympa que de se faire traiter de binoclard dans American Graffiti.

Alors je me procure son premier album. La putain de claque !

Je tenais mon look et la posture qui va avec. Costard, cravate à mon père, qui ne comprenait pas bien ce virage. J'insistais sur un côté je-m’en-foutiste plein de morgue. L'idée était de se rapprocher de l'image que véhiculait Costello à l'époque, sans oublier d'en faire la pub pour que le concept de personnalité par procuration ne tombe pas à l'eau.

Et voilà que sort "This Years Model", son succès dans mon entourage ne pouvait que me faire du bien. Je commençais à bien m'aimer et tant pis pour l'artifice.

Merci M. Costello. Ce genre d'identification est fait pour durer un an ou deux, le temps de se construire vraiment. Mais ensuite vint la musique....

......COSTELLO TAG

"Armed Forces" a surpris pas mal son monde. Des chansons plutôt pop, des arrangements de studio plutôt travaillés. Elvis n'est pas un Punk ni un Rocker. Il écrit des chansons en piochant dans tout ce que la Britpop offre comme ingrédient avec ce talent particulier de mélodiste.

"Get Happy" ? Nouveau virage, Rythm'n Soul, Motown, arrangements sobres, titres courts.
OK, il faudra s'y faire, avant tout c'est de musique qu'il s'agira. Je n'avais plus besoin de poser, Elvis n'avait plus besoin de coller à son époque. Et l'on découvre une voix à plusieurs facettes ce qui explique pourquoi deux titres dans ma sélection. Un crooner à l'horizon.

ECLECTISME.

"Trust" retour à britpop, davantage de place au piano et ouverture vers le reste de l'Europe.

"Almost Blue" Country ! Comme celle de Gram Parson. Que Costello m'aura appris à aimer.
Elvis n'a pas écrit la chanson du siècle, celle qui sera reprise des milliers de fois, celle qui assure un revenu pour ses descendants (J'ai repris cette image de Fabrizio De Andre) mais quel passeur et quel amoureux des chansons.
Non, Elvis n'est pas Dylan, à moins que ? Les textes ?
Comme par hasard je le suis dans cette démarche qui consiste à vouloir embrasser un maximum de musique pour un maximum d'émotion.

"Imperial Bredroom" Pop de plus en plus travaillé, je vous ai choisi un titre dont la mise en son est originale, arriver à mettre la rythmique au second plan tout en lui réservant le rôle principal. Grand
Je me souviens que les critiques l'avait encensé. Moi, au boulot je croise des collègues qui sont revenus me voir, déçus. Ce disque ne se rangerait pas avec les réussites mainstream du type Police, Phil Collins, Dire Straits. Quiproquo. Tant pis et tant mieux.

"Punch The Clock" et ses cuivres. Dexys est entre temps passé par là. Un petit tube pour Elvis. Pas dans ma sélection.

"Goodbye Cruel World" L'album jugé faible mais pleine de bonnes chansons, mais ! Mais quoi au fait ? Elvis en pilotage automatique ?

"King Of America" m'accompagne en Allemagne. Un grand album joué avec les musiciens de Elvis... Presley. Les années 80 ne sont pas perdus pour moi qui commence à moins acheter de musique. Mais Costello. Encore.

"Blood..." mon dernier vinyle. Et son I want you, qui n'est pas une reprise de Dylan. Ce titre me hante encore. Enfin, des tripes.
Et au fait : Ce timbre de voix, magnifique. Moi qui n'aime pas beaucoup le vibrato dans la voix, j'accepte tout de l'Elvis, qui m'a aussi ouvert la porte vers les crooner, ceux qui donnent de l'effet à la chanson pour qu'elle vous transperce, vous brûle. TORCH SONG.

"Spike" Premier CD et toutes ses recherches dans ce seul disque et le sentiment d'une autre influence bien assimilée. Encore. Irlande.

"Mighty" un autre mal aimé, mais celui là je sais le défendre, la moitié des titres sont des tueries et le dernier, encore l'Irlande, me bouleverse avec son relief de basse après le premier refrain.

"Juliet Letters" mon dernier CD. Parce que c'était lui, je l'ai écouté plusieurs fois pour enfin surmonter cette impression de marcher pied nu sur du parquet froid.

Ensuite c'est un peu différent. Je tourne le dos à la pop, au rock. Passé par les crooner et leurs grands orchestres, je découvre les Opéras Italiens qui m'apportent encore davantage de frissons. Puis lancé dans ma recherche, j'apprivoise Mozart, Wagner (un peu), Richard Strauss (beaucoup), Je pleure avec les Russes, retourne en Angleterre pour retrouver leur dureté (Britten), la délicatesse Française.... Le grand spectacle quoi.

Un ami me branche sur les médiathèques. Je commence à graver, à enregistrer, à dévorer.

Pendant ce temps le Elvis, n'a pas chômé. Encore de la britpop, mais aussi des diamants façonnés avec maître Bacharach (album que je dévore). Des tentatives sympathiques avec une Soprano, j'avais été surpris de retrouver Sofie dans ses pattes. Costello en Nouvelle Orleans après le drame de Katrina, une chouette rencontre avec Allen Toussaint.  Du concert dépouillé avec Bill Frisell. Du folk, de la country, des versions grand orchestre, du big band … et aujourd'hui en collaboration avec un rappeur pour une vraie réussite.

A part ça ? Il paraît que c'est un grand parolier. Avec un prof d'anglais, récemment, je me souviens qu'il nous avait été impossible de traduire les subtilités de "Oliver's Army".

Et n'oublions pas ses reprises. J'ai longtemps cru que "My Funny Valentine" ou "Shipbuilding" était de lui. Son goût pour toute les musiques et cette faculté de se les approprier.
J'ai pu voir quelques un de ces show télévisé. Jubilatoire.

Moralité : Je suis trop fier pour être fan, mais Elvis Costello a une place à part dans ma vie.
Et le jour où je le rencontrerai … je l'éviterai, pas envie de connaître la déconvenue de Bret Easton Ellis.

Des extraits? Trop cruel!

Bon alors juste un pour encore et encore exprimer mon admiration et le mot est plutôt mal choisi : "Sugar Won't Work" de son dernier album, démarre très classe, grosse basse et chant qui s'y attache. Puis soudain, des choeurs, des violons et c'est le frisson. Il y a en moi une corde qui lui est réservé et qui vibre à  ce style qu'il a toujours utilisé et perfectionné.

001. Elvis Costello & The Roots - Wise Up Ghost And Other Songs -  Sugar Won't Work
http://www70.zippyshare.com/v/15212058/file.html

Pour ça il n'a pas changé et je n'ai pas changé.
Continuons.



Track List

Part 1

01. 1977 - My Aim Is True - Blame It On Cain
02. 1978 - This Years Model - Lipstick Vogue
03. 1978 - 1978-03-06 Live At The El Mocambo - Mystery Dance
04. 1979 - Armed Forces - Two Little Hitlers
05. 1980 - Get Happy!! - The Imposter
06. 1980 - Get Happy!! - High Fidelity
07. 1981 - Trust - New Lace Sleeves
08. 1981 - Almost Blue - I'm Your Toy (Hot Burritto)
09. 1982 - Imperial Bedroom - Beyond Belief
10. 1983 - Punch The Clock - The Invisible Man
11. 1984 - Goodbye Cruel World - Room With No Number
12. 1986 - King Of America - Little Palaces
13. 1986 - Blood & Chocolate - I Want You
14. 1989 - Spike - Tramp The Dirt Down
15. 1991 - Mighty Like A Rose - Couldn't Call It Unexpected No. 4
16. 1993 - The Juliet Letters - Romeo's Seance (With The Brodsky Quartet)

Part 2

17. 1994 - Brutal Youth - Kinder Murder
18. 1995 - Kojak Variety - Please Stay
19. 1995 - Deep Dead Blue - Live At Meltdown 25 June 95 - Poor Napoleon
20. 1996 - All This Useless Beauty - Distorted Angel
21. 1996 - EC&SN Cd2, San Francisco, Live At The Fillmore - All This Useless Beauty (With Steve Nieve)
22. 1998 - Painted From Memory - This House Is Empty Now (With Burt Bacharach)
23. 2001 - For The Stars - For The Stars (With Anne Sofie Von Otter)
24. 2002 - When I Was Cruel - Episode Of Blonde
25. 2003 - North - Still
26. 2004 - Il Sogno - London Symphony, Michael Tilson Thomas - Sleep
27. 2004 - The Delivery Man - Monkey To Man
28. 2006 - My Flame Burns Blue - Clubland
29. 2006 - The River in Reverse - Tears, Tears And More Tears (With Allen Toussaint)
30. 2008 - Momofuku - Harry Worth
31. 2009 - Secret, Profane & Sugarcane - Complicated Shadows
32. 2010 - National Ransom - The Spell That You Cast
33. 2011 - The Return Of The Spectacular Spinning Songbook!!! - God Give Me Strength
34. 2013 - Wise Up Ghost And Other Songs - Sugar Won't Work (With The Roots)


19 commentaires:

  1. Hello.
    Un régal que cette chronique !
    Je te confirme la qualité et la recherche de ses lyrics à multiples sens parfois abscons tel le fameux Mystery Dance. Ce n'est pas que je sache les interpréter (les traduire ne suffit pas toujours..) mais d'autres l'ont fait et j'aime bien farfouiller ce domaine.
    (C'est pas top ni définitif mais ça peut aider : http://www.songfacts.com/detail.php?id=2948 )
    Spike fut comme pour toi mon premier CD mais aussi mon dernier, après ce disque de "fan de Costello" je suis devenu "fan de Costello jusqu'à Trust".
    Je réessaie régulièrement mais pas moyen, je reviens en trombe à This Year's Model ce monument...
    Et bonne année tiens !
    EWG

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    1. Sans parler de copie, tu as essayé de sauter ces digressions pour t'attarder sur ces disques refuges, genre "Brutal Youth" où tu retrouves sa touche Pop Britannique pas fermée aux autres influences? Un peu comme TRUST justement

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    2. Oui j'avais essayé et ça ne m'avait pas branché plus que ça, ceci-dit à part un peu de temps je ne perdrai rien à re-tenter le coup. J'ai fait un blocage je sais pas vraiment pourquoi, d'autant que Costello n'a jamais été atteint de Claptonisation...

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    3. La Claptonyte qui a fait autant de mal en musique que la Kryptonite en BD

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  2. Je découvre le personnage. Primo, j'ai envie de dire : « Putain de discographie !!! »… tourner à quasiment un album par an, et ce depuis plus de 30 ans, peu d'artistes peuvent s'enorgueillir d'une telle performance. En plus d'après ce que j'ai entendu, la qualité de l'ensemble parait impressionnante. Ça couvre un large spectre musicale, avec des chansons plutôt bien troussées.
    Ouaih, belle découverte !
    Merci l'ami TapisGai (… je me suis mis au verlan aussi !!!!!)

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    1. Beaucoup de styles, certes, mais du Hard Trash de ta mère en sang, point.

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  3. Ah ouais Costello. J'en ai entendu parler de ce ptit jeune. En 78.
    Va savoir pourquoi, j'ai jamais accroché à cet Elvis. Le prénom peut-être. La (fausse) concurrence avec Ian Dury à cette époque a dû jouer, mais y a pas que ça. Il m'a toujours manqué quelque chose chez lui, un truc qui le mette à part, qui me permette de me dire que quand j'ai besoin de ce truc, bin hop Costello est là. Mais non, je l'ai toujours trouvé trop mainstream. Je sais c'est mal mais je ne me soigne pas.
    J'ai bien quelques albums des débuts que je n'écoute presque jamais. A chaque fois je trouve ça pas mal mais je m'ennuie toujours un peu. Alors je passe et je retenterai plus tard.

    Je sais que tu l'adores ce type alors je ne veux gâcher ce post, surtout que tu as fait un sacré boulot. Vraiment.

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    1. je peux me tromper, mais je sais que l'écriture pop, ça te va mais à petite dose, et Costello, tout genre confondu, c'est tout de même un "chansonnier" qui joue avec des styles, c'est vrai, mais au bout ce sont des chansons. Donc Mainstream dans le sens de "Variété"? Oui! Come j'aurai aimé qu'en France on creuse ce sillon

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  4. Je loue l'initiative, monumentale !, et je reviens pour commenter sur sa réalisation.
    Merci Antoine !

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    1. merci c'st gentil, mais je pense que tu ne découvriras rien de nouveau

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  5. A l'époque j'avais raté le bonhomme, me tournant plutôt vers le père Dury (amer). Cette compilation maison, fort bien réalisée, viens donc à point pour me rattraper.

    Olivier

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    1. Oui oui, Monsieur Dury. Dont je raffole du live (et pleure de l'avoir loupé à l'époque à Londres, j'avais une opportunité)
      Sinon, le Costello, pour ne pas tromper. Si il était Rock c'était surtout sur scène, les artifices de studio étaient abadonnés et du coup le tout se jouait davantage dans l'urgence, y compris les périodes "pop.
      Pour revenir à Dury, Existence propose une réédition d'un album que je connaissais pas (et toujours pas en fait):
      http://exystence.net/blog/2013/12/30/ian-dury-the-music-students-4000-weeks-holiday-expanded-edition-2013/

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    2. Merci pour le lien, je ne le connais pas non plus celui-ci.

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  6. J'ai laissé un petit commentaire chez Keith.
    Il faut ajouter que c'est grâce à lui que nous nous sommes rencontrés, ce qui n'est pas rien!
    Avec les commentaires précédents, je me risquerais bien à un This Is Ian Dury, mais j'en ai déjà plusieurs en cours que je n'ai jamais terminé...

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    1. Oui, je m'en souviens encore, Juin 2011, ça commence à faire

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  7. Au delà des choix de chansons que chacun affinera selon ses orientations, l’œuvre du monsieur est largement assez riche pour nous permettre ça, c'est le ton et le vécu qui m'emballe dans ton papier. Costello et ses cluques pour toi comme Townshend et son gros nez pour moi c'est ce qui fait l'attachement parfois irraisonnable que l'on peut avoir envers des mecs dont on ne sait finalement pas grand chose et qui en savent encore moins sur nous. L'essentiel étant qu'ils nous ont aidé à vivre mieux dans des moments où on ne pouvait pas compter sur grand monde.
    Get happy !
    Hugo Spanky

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    1. Merci pour ce commentaire chaleureux. Tu me fais penser à cette anecdote de Bret Easton Ellis, parti dire son admiration à Elvis Costello attablé un peu plus loin, et un Elvis qui l'ignorera magistralement tandis que le pauvre Bret, toujours fan pour autant, retournera s'asseoir penaud... Ha ha. Le Elvis quand il est de mauvais poil, faut pas le chercher

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