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samedi 8 août 2015

Un nouvel Opéra, et j'ai triché. Comme pour les romans policiers.

J'ai été voir et entendre la fin pour commencer.


Je vais encore prendre le temps de pénétrer cette oeuvre considérée comme un de nos plus grands Opéra.
Mais pourquoi se jeter vers la fin? Parce que je savais que c'était un sommet dramatique et peut-être que les nouvelles habitudes d'écoutes offertes par le numérique l'autorisent (One point for me)

Quand je tombe sur un roman dont le mécanisme, n'est qu'un seul ressort qui doit zébuloner à la fin, je préfère me jeter sur ce final et revenir calmement sur la création. Moins d'énervement et donc une lecture plus attentionnée et si l'ennui point (Poindre, vite vérifions le présent de l'indicatif, je me méfie des verbes qui finissent en D) c'est que le livre était un leurre.



Forcément, ce jugement échappe à M. Poulenc. Qui a déjà du bien souffrir dans les cours de récréation de la popularité de cette réclame pour le chocolat.
- Alors, Francis, il y en a pour l'autre? ourf, ouarf...



Ce qui peut expliquer son attraction vers l'autre grand comique qu'est M. Bernanos.
C'est que cette histoire de Blanche qui rejoint les carmélites - jusque là, rien de dramatique, juste austère - pendant la révolution Française est plutôt émouvante et éprouvante.
Un tribunal révolutionnaire décidera d'exécuter les quinze Carmélites. Blanche refusera d'abord ce sacrifice pour à la toute fin décider de rejoindre l'échafaud pour y perdre la tête comme ses consœurs.



Je fais le malin, c'est pour lutter contre l'émotion qui prendra possession de l'auditeur ou du spectateur.
Même si il y a rejet de l'Opéra comme art, ici le final est composé d'instrumental et de choeurs ce qui attire davantage d'audience.

L'effet tragique est grandiose: les quinze soeurs chantent tandis que l'on entend la guillotine tomber et les voix s'amenuiser au fur et à mesure. Constance, amie de Blanche, la dernière à chanter se retourne pour constater que Blanche finalement la suit... Aaaargh

Musique je le répète sublime, je ne regrette pas d'avoir truqué l'écoute. Même si maintenant je me suis remis sagement à l'examen du tout.

J'ai trouvé une très belle représentation sur Youtube, et j'ajoute des extraits du CD que j'ai emprunté à la médiathèque, une des... NON probablement la meilleure version.





001 Francis Poulenc - Dialogues Des Carmelites Cd2 - Act 3, Scene 4 - Prelude


002 Francis Poulenc - Dialogues Des Carmelites Cd2 - Salve Regina


Ensuite, je tenais encore à écrire sur ce malaise que provoque chez moi cette extase à l'appel de la mort.
J'ai déjà exprimé ce sentiment dans le "Tristan Und Isolde: Liebestod" de Wagner. Même impression chez Poulenc.
L'ensemble est si bien fait que je me sens tout chose et retourné.

Je reviens préciser pour ceux qui s'attarderaient: sur cette interprétation, le dernier souffle est superbement interprété par Mm Flagstad, à 5:22 du titre. Nous la rejoindrions presque dans cet arrêt respiratoire....

001 Kirsten Flagstad - In Concert 1949-50 Wagner & Strauss - Tristan Und Isolde- Liebestod



La première fois que j'ai cru mourir avec Iseult, fut sur cette version, ici l'auditeur pourra s'évanouir à 5:07 de cette variante (Le p'tain de frisson)

001 Richard Wagner - Tristan Und Isolde (Kleiber)  Cd4 - Akt 3 - Szene 3 - Mild Und Leise Wie Er Lächelt



Heureusement j'ai un antidote.





Voilà je me sens mieux et d'attaque. Et puis zut, si je commençais par l'acte 2!!

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